
Le président Rajoelina et l’opposition gagneraient à tout mettre en œuvre pour éviter au peuple, une crise postélectorale
Bien consciente que le jeu est verrouillé, l’opposition s’accroche à la moindre faille qui puisse lui être favorable. Ainsi, le Collectif des candidats opposés à Andry Rajoelina lui reproche d’avoir, au cours de son mandat, bafoué l’Etat de droit par des coups d’Etat institutionnels. Ainsi, ce collectif exige, entre autres, la refonte de la liste électorale, la mise en place d’un gouvernement neutre durant le temps des élections, d’une CENI vraiment indépendante et la réforme de la Haute cour constitutionnelle. Et ce n’est pas tout. Elle réclame aussi une limitation légale des fonds utilisés lors de la campagne électorale. Au moment où les autres candidats demandent au préalable une clarification des règles du jeu, le président candidat est en campagne pratiquement tout seul. Entre distribution de T-shirts, de tickets, de billets de banque et organisation de giga concerts, Rajoelina a déployé les grands moyens, mobilisant des fonds faramineux pour conserver son trône. En tout cas, à une semaine de ce rendez-vous important pour le peuple malgache, les protagonistes sont à couteaux tirés, d’où une atmosphère de méfiance qui provoque un déferlement de violences. Dans de telles conditions, aller aux élections ne ferait qu’aggraver une crise latente. Il faut donc mettre balle à terre. Autrement dit, le président Rajoelina et l’opposition gagneraient à tout mettre en œuvre pour éviter au peuple, une crise postélectorale à l’issue incertaine.
Siaka CISSE