
L’adoption du Bitcoin (BTC) par la République centrafricaine représente un risque, selon le FMI
2 minutes de lecture Posté par Marine Debelloir le 6 mai 2022 à 15:00.
Le Fonds monétaire international (FMI) s’est plusieurs fois alarmé d’une adoption éventuelle du Bitcoin (BTC) en tant que monnaie légale par différents pays. Alors que la République centrafricaine vient tout juste de faire de la cryptomonnaie une devise officielle, l’institution réitère sa mise en garde. Que craint-elle ?
Le FMI hostile à l’adoption du Bitcoin par la République centrafricaine
C’était la nouvelle d’ampleur de la semaine dernière : la République centrafricaine a adopté le Bitcoin en tant que monnaie ayant cours légal, aux côtés du franc CFA. C’est le deuxième pays à prendre cette voie, après le Salvador en septembre 2021.
De quoi inquiéter le FMI, qui avait déjà tiré la sonnette d’alarme l’année dernière. L’institution considère que la « cryptoïsation » de certaines économies, à laquelle on assiste actuellement, est un danger. Pour elle, il s’agit d’un problème plutôt que d’une solution, dans des pays déjà fragilisés sur le plan financier.
Rebelote donc pour la République centrafricaine. Le FMI a ainsi expliqué à nos confrères de Bloomberg :
« L’adoption du Bitcoin en tant que monnaie légale en République centrafricaine pose des défis majeurs en termes de transparence, de légalité et de politique économique. »
L’institution se positionne donc en tant que ressource, elle explique que ses équipes sont en train d’assister les autorités de Centrafrique et de la région dans son ensemble, « afin de répondre aux inquiétudes soulevées par la nouvelle loi ».
Une décision prise sans concertation avec le reste de la zone monétaire
Pour rappel, la République centrafricaine partage l’utilisation du franc CFA avec 6 autres États, membres de la coopération financière en Afrique centrale. La décision d’adopter le BTC a été prise sans consultation avec ces derniers, et surtout sans consultation avec le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Ce sont ces deux points qui ont aussi suscité des inquiétudes au niveau régional et mondial.
D’autres questionnements ont été soulevés : l’accès à Internet est très peu développé en République centrafricaine, or il est nécessaire pour effectuer des transactions en Bitcoin. Seuls 557 000 habitants y auraient accès, sur les 4.8 millions que compte le pays.
On observera donc avec attention la propagation de cette nouvelle devise en République centrafricaine. Au-delà des considérations de risque, cela montre encore une fois une chose : ce sont les économies les plus fragiles qui se tournent vers le Bitcoin, ne trouvant pas de solution dans les systèmes monétaires classiques.
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