
William Ruto ressemble à un soldat perdu et dépassé par les évènements
Quelles mesures peut-il encore prendre pour contenter cette jeunesse qui l’a porté au pouvoir et qui, maintenant, réclame à cor et à cri sa démission ? Va-t-il rendre le tablier et organiser des élections anticipées ? En vérité, l’on a bien envie de dire, en référence à un personnage biblique, qu’il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à Ruto de sortir de cette crise socio-politique sans laisser des plumes. Dans tous les cas, avec autant de morts et d’enlèvements de militants dans la répression policière aveugle, William Ruto a franchi la ligne rouge qui, dans un contexte de difficultés économiques extrêmes que vivent ses concitoyens, devrait le contraindre à changer radicalement son modèle de gouvernance, à défaut de démissionner de son poste de président pour offrir à son peuple, une chance de sortir pacifiquement du cycle de violences. A l’étape actuelle des choses, le président devrait s’aménager une porte de sortie négociée. Encore faut-il qu’il ait le courage et l’honnêteté morale et politique de tirer les conséquences de cette crise profonde au Kenya face à laquelle il apparaît désormais impuissant. En tout cas, dans la gestion des Etats, il y a des signes qui ne trompent pas. Quand la voix du dirigeant ne porte plus ou devient inaudible face à son peuple, c’est que son disque est rayé. Autant dire que William Ruto ressemble à un soldat perdu et dépassé par les évènements. Qui pour le sauver ? Question à mille tiroirs.
Michel NANA