
Nul doute que si c’était à refaire, il réfléchirait par deux fois avant de décider de disposer de biens colossaux hors des frontières de son pays, en Occident. Teodorin Obiang, 47 ans, fils du président de Guinée équatoriale, apprend en effet à ses dépens que la France ou les Etats-Unis où il a aujourd’hui maille à partir avec la Justice, ce n’est pas la Guinée équatoriale ou plutôt le « Gondwana » où papa lui permet tout, y compris se préparer à être calife à la place du calife, après lui.
Le vice-président de Guinée équatoriale a du souci à se faire, et c’est le moins que l’on puisse dire. Il pourrait en effet voir son colossal patrimoine en France, fondre comme de la neige au soleil dans ce nouveau rebondissement de l’affaire dite des « biens mal acquis ». C’est en effet une première : un procès s’est ouvert en France, hier, devant le Tribunal correctionnel de Paris. Le prévenu, même s’il n’était pas dans le box des accusés, est poursuivi, entre autres, pour détournement de fonds publics et corruption. De fait, le vice-président de Guinée équatoriale est accusé de s’être bâti, en France, une fortune considérable faite notamment de biens immobiliers, en détournant l’argent public de son pays. Quelle sera l’issue de cette affaire qui n’est pas à ses premiers rebondissements ?
En tous les cas, on peut se féliciter de la pugnacité et de la détermination des associations et autres ONG de lutte contre la corruption comme Transparency International, Sherpa, etc., à mettre à nu les pratiques nauséeuses de la gouvernance du clan Obiang et à leur faire rendre gorge. Ainsi que féliciter la Justice française pour son action. Pour échapper à la Justice de l’Hexagone, Téodorin Obiang n’a rien trouvé de mieux que d’invoquer son statut de vice-président du pays et l’immunité qui en découle. Si le ridicule tuait ! Il oublie que la logique qui s’applique au pays des bantous, qui veut que son statut de vice-président lui confère l’impunité, ne marche pas en France. Car, contrairement à la Guinée équatoriale où l’on ne s’aviserait pas de commettre un crime de lèse-majesté en lui demandant des comptes, en Occident, il y a toujours des voix pour dénoncer ce qui ne tourne pas rond dans la gouvernance sous les tropiques africain quitte à la Justice de faire le reste.
Mais si son rejeton voit le ciel lui tomber aujourd’hui sur la tête, le président de Guinée équatoriale, ne doit que s’en prendre à lui-même. En dehors d’être le fils de papa, qu’a-t-il d’exceptionnel pour être riche comme Crésus à seulement 47 ans et d’être bombardé deuxième personnage de l’Etat ? Papa président, fiston vice-président de la Guinée Equatoriale ! Une aberration s’il en est, propre aux Républiques bananières. Téodorin Obiang aurait sans doute évité tous ces ennuis si son pays était une nation démocratique où les mandats présidentiels étaient limités à deux. On le sait, la longévité au pouvoir a toujours produit ses effets pervers en termes de corruption, de détournements de fonds, de népotisme et autres.
Vivement, en tout cas, que la lumière éclate sur cette affaire ! Vivement que Téodorin Obiang soit puni, s’il est effectivement reconnu coupable, par là où il a trop péché. Gageons également que les autres clans cités dans cette affaire des « biens mal acquis » à l’instar des N’Guesso, Bongo et autres, rendent un jour des comptes de leurs actes. Il y va de la santé des économies africaines.
Source : Burkina-Faso « Le Pays »