
Cette nouvelle tragédie vient rappeler que la liberté de presse au Cameroun est loin d’être à l’abri de ses prédateurs
D’autant que le Cameroun est coutumier de meurtres de journalistes. Et le plus souvent, face à cela, les enquêtes judiciaires y liées, tournent court. Ce n’est pas étonnant de la part d’un pays où la gouvernance a mal à sa colonne vertébrale. Le risque est donc grand de voir ce dossier pourrir dans les tiroirs surtout si ce crime doit profiter, comme le pensent certains, à l’entourage de Paul Biya. Au demeurant, il se sussure que certaines personnes qui auraient détourné l’argent du contribuable et qui ont été épinglées par Martinez Zogo, sont des gens du pouvoir. L’assassinat d’un journaliste étant considéré par les Nations unies comme un crime contre l’humanité, cette dernière doit réagir. Face aux intimidations, meurtres, enlèvements, détentions arbitraires et tortures des Hommes de médias, quelle est la réaction des Camerounais ? On a envie de dire qu’elle n’est pas suffisante. Sous d’autres cieux, la donne aurait sans doute été autrement. Qui ne se souvient de l’affaire Norbert Zongo qui a ébranlé le pouvoir de Blaise Compaoré au Burkina Faso? D’aucuns diraient que le Cameroun enregistre une presse plurielle, variée et critique vis-à-vis de la gouvernance Biya, certes. Mais cette nouvelle tragédie vient rappeler que la liberté de presse au Cameroun est loin d’être à l’abri de ses prédateurs.
Boureima KINDO
Le Pays