
L’avocat et opposant au président Faustin-Archange Touadéra a bénéficié ce 6 mars d’une remise en liberté provisoire, en attendant son procès. Il avait été interpellé dimanche 3 mars et fait l’objet d’une plainte pour outrage à magistrat.
Mathieu Olivier
Ses soutiens et avocats avaient fait monter la pression aux abords du tribunal de Bangui, où Crépin Mboli-Goumba a été présenté ce 6 mars. Cela a payé : l’opposant a obtenu d’être remis en liberté provisoire – « une victoire pour les démocrates », ont souligné ses proches.
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Il avait été arrêté trois jours plus tôt, alors qu’il devait quitter le pays et embarquer à l’aéroport de Bangui dans un avion à destination de la capitale économique du Cameroun, Douala. L’avocat et opposant centrafricain avait été interpellé en début d’après-midi, en compagnie de son épouse, au moment où il effectuait les formalités aéroportuaires de départ.
Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC, plateforme d’opposition à Faustin-Archange Touadéra, dont Crépin Mboli-Goumba est le coordonnateur) avait aussitôt dénoncé une « arrestation arbitraire » et une « séquestration ».
Vers un procès
Crépin Mboli-Goumba s’était notamment opposé ces derniers mois à Arnaud Djoubaye Abazène, le ministre de la Justice, l’accusant de mainmise sur les acteurs judiciaires du pays, et d’instrumentalisation de ces derniers à des fins politiques. Il était aussi visé par une plainte déposée par quatre magistrats : Alain Gbaziale, Jean-Louis Gallo, Gérard Valery Gonda et Parfait Biakete, qui l’accusaient d’outrage dans le cadre d’un litige juridique.
Cette plainte – dont Jeune Afrique a obtenu copie – a formellement déclenché l’arrestation du leader du BRDC et président du Parti africain pour une transformation radicale et l’intégration des États (Patrie), sa formation politique. Un procès devrait suivre à Bangui. Les proches de l’avocat et opposant dénoncent « une instrumentalisation de la justice de plus ».
Jeune Afrique