
La journée du mercredi 19 décembre a été marquée par une manifestation conduite par une cinquantaine de jeunes désœuvrés et de vendeuses de beignets et de pains de manioc. Portant des T – Shirt sur les lesquels on pouvait difficilement lire « Trop c’est trop processus de Khartoum ultime voie de paix » ou » Le processus de Khartoum est un choix souverain de cohésion nationale urgente », ils ont d’abord pris d’assaut la devanture du ministère des affaires étrangères, ensuite celle de l’assemblée nationale avant de se diriger vers le Centre – ville dans le but de remettre un mémorandum au président de la République.
Ce qui a été finalement fait un jour plus tard et annoncé sur les réseaux sociaux par le leader des manifestants en ces termes :
« C’est dans ce contexte qu’une délégation de force vive de la Nation conduit par M. Cyriaque #AZOUASSA à été reçu en #odience par le Président TOUADERA dans la journée du jeudi 20 Décembre 2018.
L’objectif de cette rencontre est de remettre au Président de la République un #mémorandum dont t-il y a des #recommandations à savoir non au #regrin des violations en Centrafrique, oui à l’ Accord #du KHARTOUM entre les groupes armés et le gouvernement centrafricain. »
Ainsi donc Touadéra dont le gouvernement a pourtant officiellement engagé l’Etat centrafricain dans ce processus de paix de l’UA, par l’acte solennellement posé par le ministre des affaires étrangères et des centrafricains de l’étranger, en la personne de Charles Armel Doubane, le 17 juillet 2017 à Libreville, au bas de la feuille de route formellement actée par les chefs d’état de la CEEAC, non seulement n’en veut plus, mais surtout appelle de tous ses vœux, et ce, avec la complicité active de ses conseillers russes du Groupe Wagner, à sa mise au placard.
Malheureusement cette démarche parallèle visant à la substituer par l’initiative de Khartoum n’est pas vue d’un bon œil par tous les différents partenaires privilégiés de la République centrafricaine, à savoir la France, les USA, l’Onu, l’UE, la CEEAC, la CEMAC, l’UA et le G5+ qui n’ont pas hésité, lors des grandes rencontres, à le faire savoir de vives voix à leurs interlocuteurs centrafricains.
Seulement ces derniers n’ont jamais voulu entendre ces messages, mais au lieu d’avoir le courage politique d’ouvrir la bouche et d’exposer les raisons politiques et juridiques pouvant justifier la remise en cause de ce processus, ils ont préféré recourir à des méthodes de duplicité, de fourberie, de non – respect de la parole donnée. Une si bien mauvaise manière de faire qui a mis mal à l’aise toutes les bonnes volontés et toute la communauté internationale, qui les a découragées et qui a fini par les agacer. En réaction donc à ces comportements purement rétrogrades qui ne sont ni plus ni moins que l’expression manifeste d’une totale démission de leurs responsabilités de la part des autorités légales et légitimes de ce pays, l’opinion ne peut que s’interroger et se perdre en conjectures.
Quels sont les motifs politiques et juridiques suffisamment fondés de nature à expliquer leur refus du processus de paix de l’UA ? Pourquoi n’ont- ils jamais eu le courage politique d’en débattre directement avec toutes les forces vives de la nation ? Quelle est par contre la place du peuple centrafricain dans l’initiative parallèle de paix de Khartoum pour laquelle leur engouement ne saurait souffrir d’aucune contestation ? Devant cette situation de blocage, faite de ni – ni, pourquoi ne pourraient – ils pas faire extraire de leurs tiroirs l’initiative parlementaire ? Enfin quelle est leur proposition de sortie de crise en tant que gouvernants ?
Voilà de pertinentes questions auxquelles Touadéra et son cher aîné Sarandji sont tenus de répondre dans les meilleurs délais, en ces temps où le peuple qui leur a confié la gestion de sa destinée, doute de plus en plus de leur incapacité totale et de leur incompétence notoire à essuyer ses larmes et à mettre fin à ses souffrances.
La rédaction