
Il faudra que les présidents Paul Kagame et Félix Tshisékédi acceptent de se parler franchement
En tout cas, il faudra tout faire pour éviter un embrasement. Car, si la RDC reste un chaudron ou un foyer incandescent, c’est toute la région des Grands Lacs qui pourrait s’en trouver affectée. Elle pourrait même, si rien n’est fait, devenir la destination privilégiée des groupes armés terroristes qui écument le Sahel. C’est en cela qu’il faut saluer le déploiement en cours, de la force régionale qui, on l’espère, œuvrera au retour de la paix en faisant non seulement taire les armes, mais aussi en empêchant un éventuel déferlement de forces obscurantistes qui pourrait envenimer la situation. Pour ce faire, il faudra que les présidents Paul Kagame et Félix Tshisékédi, au-delà de leurs ego, acceptent de se parler franchement. Car, ce qui manque le plus entre les deux hommes, c’est la sincérité et la confiance mutuelle. Cela dit, en plus de la solution militaire qui a déjà montré ses limites sur le terrain, il faudra que les autorités congolaises ravalent aussi leur orgueil en acceptant de négocier avec le M23 qui, en dépit d’intenses affrontements, se trouve actuellement à une vingtaine de kilomètres de Goma. Car, il faut le dire, si, après dix ans, la rébellion dont la voilure avait été drastiquement réduite, a repris du poil de la bête, c’est parce que certains accords n’ont pas été respectés. Il ne sert donc à rien de bander les muscles face à un adversaire dont on sait que la puissance de feu est redoutable. Gageons donc que du prochain sommet de Nairobi, sortiront de fortes résolutions qui soulageront les peines des pauvres populations qui souffrent le martyre.
Boundi OUOBA
Le Pays