La Coupe du monde Qatar 2022 se veut un défi pas à la portée de n’importe quel pays organisateur
Mais le petit Etat gazier s’y emploiera vaillamment, pour offrir aujourd’hui au monde, une Coupe qui se veut aussi inédite qu’exceptionnelle. Inédite pour une compétition qui se tient traditionnellement en été mais qui a bousculé bien des agendas et des calendriers internationaux pour se tenir en hiver au moment où bien des championnats nationaux battent encore leur plein. Et exceptionnelle en raison des infrastructures ultra modernes et des équipements à la pointe de la technologie qui seront utilisés pendant la compétition. Ainsi, des stades climatisés entièrement démontables à la technologie semi-automatisée de détection du hors-jeu, la Coupe du monde Qatar 2022 se veut un défi pas à la portée de n’importe quel pays organisateur. C’est dire si c’est le règne du dieu-argent qui rend aujourd’hui cette Coupe du monde possible dans un pays que rien ne prédestinait a priori à abriter une telle compétition. Mais cela aurait été moins embarrassant si, en plus de la polémique sur son attribution sur fond de soupçons de corruption, il n’y avait pas toutes ces autres critiques au sujet des violations des droits humains, concernant le traitement des travailleurs migrants utilisés comme ouvriers sur les chantiers de la Coupe du monde et dont certains ont perdu la vie dans des conditions qui révulsent la conscience humaine. Si l’objectif est de faire briller par tous les moyens le petit Etat émirati, aux yeux du monde, il sera certainement atteint. Mais l’on peut douter que la compétition, à elle seule, suffise à masquer le côté hideux de cette Coupe du monde dont l’objectif sportif, pour le pays organisateur, n’est pas loin de trouver écho dans la célèbre boutade de Pierre de Coubertin qui disait, concernant les Jeux olympiques, que « l’essentiel est de participer ». C’est dire si de son attribution à son ouverture, rarement Coupe du monde aura autant fait l’objet de controverses au point que de nombreuses voix et pas des moindres dont celles d’anciennes gloires du football mondial, appellent au boycott de la compétition.
En 22 éditions, les demi-finales restent toujours un objectif pour les représentants africains
Quel visage présentera cette Coupe du monde qui n’a rien perdu de son attractivité aux yeux des joueurs qui restent autant de compétiteurs et dont certains, et pas des moindres, ont vu leur rêve de participer à cette fête quadriennale du football, se briser sur le mur de blessures contractées au mauvais moment ? Telle est la question que l’on peut se poser. Qu’à cela ne tienne, Qatar 2022 est là. Et pendant un mois, les amoureux du ballon rond vibreront au rythme d’une compétition qui, en 92 ans d’existence, continue d’exercer autant de charme sur des spectateurs et autres téléspectateurs qui ne demandent qu’à rêver. Et comme à chaque édition, les grandes stars seront au rendez-vous, à l’image de l’Argentin Lionel Messi, du Portugais Cristiano Ronaldo, du Brésilien Neymar, du récent ballon d’or, le Français Karim Benzema, et de son dauphin, le Sénégalais Sadio Mané, même si le Gaïendé reste encore incertain. Cette année, les espoirs de l’Afrique sont portés par cinq pays : le Cameroun, le Sénégal, le Ghana, la Tunisie et le Maroc. Et en 22 éditions, les demi-finales restent toujours un objectif pour les représentants africains dont aucun n’a jusque-là pu se hisser à ce niveau de la compétition. Cette année sera-t-elle la bonne ? On attend de voir. Mais si Qatar 2022 marque un tournant dans l’histoire de la compétition qui passera de 32 à 48 équipes dès l’édition prochaine, tout porte à croire que l’Afrique du football a encore du chemin à parcourir avant de se hisser un jour sur le toit du monde. Mais cela n’empêchera pas, comme à chaque édition, les cœurs des Africains de battre pour les équipes du continent, mais aussi pour d’autres favoris. Place donc au jeu et que la fête soit belle !
« Le Pays »