Centrafrique : Un remaniement en plein « AngolaGate » sur fond de violences

 

Un remaniement en plein « AngolaGate » sur fond de violences

Alors que s’achève le 27 juin 2014 à Malabo le 23e sommet de l’Union africaine, Samba-Panza participe à une réunion informelle sur la Centrafrique organisée par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale -CEEAC-.

Elle y présente son bilan dans une ambiance tendue avant … d’être priée par ses pairs de quitter la salle…. C’est dans un couloir près du lieu de la réunion que la présidente de transition doit attendre la fin des concertations… Le communiqué final publié à l’issue de la rencontre annonce « sa volonté de remanier son gouvernement » …

Du 21 au 23 juillet 2014, un sommet est convoqué à Brazzaville pour obtenir un cessez-le-feu officiel entre groupes armés. Cette réunion et un remaniement de l’équipe gouvernementale apparaissent alors comme les derniers moyens pour Samba-Panza de sauver la face devant les critiques de plus en plus fortes à son endroit…

Le Premier ministre Nzapayéké doit se résoudre à démissionner mais exige en échange des contreparties : il obtiendra près de 300 millions de Fcfa et le poste d’ambassadeur de RCA en Afrique du Sud qu’il occupe encore aujourd’hui…

Le 10 août 2014, Catherine Samba-Panza désigne pour le remplacer Mahamat Kamoun – ancien directeur de cabinet de Michel Djotodia. La compagne de ce dernier Rachel Ngakola – cousine de CSP du côté maternel – qui est nommée au poste de Directrice générale des douanes centrafricaines se distinguera par une gestion particulièrement prédatrice des recettes douanières…

Face aux bailleurs de fonds internationaux mais aussi à José-Eduardo dos Santos, qui la convoque le 20 août 2014 à Luanda pour une brève séance d’explications sur l’utilisation des fonds alloués, la présidente de transition plaide la bonne foi et l’urgence de la situation, sans que ses interlocuteurs ne soient dupes quant à l’utilisation des 2,5 millions de dollars…

A Paris, l’on observe ce désordre avec crainte car la priorité est avant tout de se désengager au plus vite du théâtre d’opération centrafricain. Hélène Le Gal, conseillère Afrique de François Hollande vient à Bangui le 6 octobre 2014 pour recadrer CSP lui rappelant clairement qu’elle doit respecter le chronogramme relatif à l’organisation des prochaines élections qui doivent théoriquement se tenir au printemps 2015…

Pour les centrafricains, l’ »Angolagate » est le catalyseur de la crise morale qui secoue la transition de Samba-Panza. La population descend dans la rue pour réclamer sa démission et des violences secouent Bangui.

Depuis New-York où elle participe à une réunion sur la RCA en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies, CSP semble au bord de la rupture. Des violences intercommunautaires secouent Bangui et Bambari début octobre 2014 faisant plusieurs dizaines de morts. On assiste à un affrontement larvé entre la cheffe de l’État et Alexandre-Ferdinand Nguendet, le président du CNT qui annonce en grande pompe une enquête sur l’affaire du don angolais.

Cette enquête sera finalement abandonnée avec l’intervention de Sassou-Nguesso après que Samba-Panza avoue dans une déclaration publique « n’avoir pas utilisé l’argent toute seule » et menace dans l’hypothèse d’une enquête d’exposer les noms des responsables mouillés dans cette affaire…

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