Centrafrique : un orpailleur torturé par les mercenaires russes meurt au tribunal de grande instance de Bangui

 

Il y a quelques jours, les mercenaires russes basés à Bossangoa qui prennent  leurs ordres directement de l’Imposteur de Bangui et qui lui rendent personnellement compte, ont effectué une mission dans la sous – préfecture de Benzambé. Leur cible principale : un site minier. Très productif, ce site a suscité la ruée des orpailleurs de toute la région, des groupes armés et des populations riveraines qui y trouvent de belles opportunités pour vendre des articles de toute nature et disposer de quelques subsides financiers en vue de subvenir à leurs besoins existentiels.

Après avoir bouclé toutes les sorties et les entrées y donnant accès, ces « Affreux Blancs » ont alors procédé à des scènes de pillages systématiques de tous les occupants. De l’or, de l’argent, et des biens matériels de tout genre sont arrachés de force entre les mains des uns et des autres qui, ne pouvant pas opposer toute résistance, se sont tout simplement laissé faire afin de sauver leurs vies. Les groupes armés ? Peut-être informés, ils se seraient retirés du site sans crier gare, puisqu’il n’y aurait eu aucun coup de feu tiré ce jour – là. Cependant, de nombreux orpailleurs ont été arrêtés et conduits manu militari à Bossangoa. Là, tous ceux qui ont pu mettre la main à la poche pour verser à leurs bourreaux la somme de cinquante mille Francs CFA ont été libérés. Seulement, quatre d’entre – eux n’ont pas pu déférer à ces exigences.

Mais aussi inadmissible et révoltant que cela puisse paraître, au lieu d’être maintenus à Bossangoa où existe un tribunal de grande instance nanti de la compétence « ratione loci », ces derniers ont été transférés à l’OCRB dont le haut commandement administratif est assuré depuis lors, par un décret muet, par les mercenaires du Groupe Wagner, ce qui fait, par conséquent, de l’actuel directeur un véritable laquais. Devenu un historique centre de tortures ou un laboratoire d’expérimentations des méthodes usitées jadis par la Gestapo sous le règne des nazis en Allemagne, de 1938 à mai 1945 ou par le stalinien Iejov, le « nabot » qui, à la tête du commissariat à l’intérieur, avait engagé la traque des ennemis du régime et fait périr des millions d’opposants russes, ces « Pauvres » ont été soumis à d’atroces supplices au point où ils se sont retrouvés dans l’état de mort cérébrale avancé.

C’est dans ces conditions que l’un des quatre a rendu l’âme dans les locaux du tribunal de grande instance de Bangui sur le siège où il se trouvait. Alertés, les services de la Croix – Rouge centrafricaine qui peuvent confirmer la véracité de cet événement très malheureux et tragique, se sont précipités pour procéder à l’enlèvement du corps et à son inhumation. Pendant ce temps, les trois autres ont été reconduits à la prison du Camp de Roux.

Comme nous l’avons dénoncé dans notre correspondance en date du 11 octobre 2023 au Haut – commissaire des Nations unies aux droits de l’homme avec une ampliation à l’expert indépendant des Nations unies près la RCA, le togolais Agbetse, le cas de cet orpailleur centrafricain qui a trouvé la mort dans les locaux des services de la justice, devant le procureur de la République Monsieur Narcisse Foukpio, défenseur de l’ordre public et protecteur de la vie des personnes vivant dans sa société et placées dans un centre de détention, prouve une fois de plus que la République centrafricaine n’est plus un Etat de droit.

Depuis l’arrivée des mercenaires du Groupe Wagner et rwandais en 2018 en application des accords bilatéraux signés par l’Imposteur de Bangui, elle a cessé d’être un Etat digne de ce nom, au vu et au su de toutes les grandes démocraties occidentale au premier rang desquelles la France et les Etats – Unis, avec la complicité de l’Onu, à travers la Minusca qui collabore étroitement avec eux, ferme les yeux sur leurs crimes et a apporté des appuis matériels et logistiques à l’organisation des consultations référendaires du 30 juillet 2023 dont les résultats ont fini par célébrer la messe de requiem de la Démocratie dans ce pays. Elle est désormais comparable à l’entité autoproclamée de Transnistrie qui n’est reconnue que par trois autres entités, l’Ossétie du Sud – Alanie, l’Abkhazie et le Haut – Karabagh. Tout comme La Transnistrie, qui reste officiellement moldave, et qui n’est donc pas un État en droit international, la République centrafricaine n’est, de ce fait, plus un Etat en tant que sujet de droit international et doit être exclu de toute activité de l’organisation des Nations unies.

Elle est une terre inconnue où règnent des lions, des criminels de la pire espèce, des trafiquants d’armes, et des contrebandiers !

Jean – Paul Naïba

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