Centrafrique : « Nous sommes au seuil de notre victoire, celle de libérer les Centrafricains du joug de Touadéra et des siens », dixit le président des 12 apôtres Rodrigue Joseph Prudence Mayté alias « Kérémbéssé »

 

RCA | ‘‘NOUS SOMMES AU SEUIL DE NOTRE VICTOIRE, CELLE DE LIBÉRER LES
CENTRAFRICAINS DU JOUG DE TOUADERA ET DES SIENS’’.

BANGUI (RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE) – A son élection en mars 2016, certains
centrafricains des plus lucides avaient déjà les yeux ouverts sur le président Faustin
Archange Touadera et, avaient tout fait pour faire tomber le masque sur celui que
les officines nationales tenaient à faire passer pour « le président des pauvres, l’homme providentiel qui vient développer la République centrafricaine ». Rodrigue Joseph Prudence Mayte est l’un des ceux-là qui tentent de montrer les zones d’ombre, les lignes de faille et la part cousue de fil blanc de ce qu’est aujourd’hui le pouvoir de Bangui et son système de gouvernance. Mayte est cyber-décideur politique, diplomate et expert en géostratégie. Il est aussi le président des 12 Apôtres, une organisation citoyenne centrafricaine de droits français. ENTRETIEN

@RcaAxiome : Monsieur, quelle différence peut-on faire entre Rodrigue Joseph Prudence Mayte des années précédentes et celui de 2024 ?

Rodrigue Joseph Prudence Mayte : Permettez déjà de remercier @RcaAxiome pour l’opportunité donnée afin de m’adresser aux lecteurs et partager mon opinion sur la République centrafricaine. Entre Rodrigue Joseph Prudence Mayté de années précédentes et de 2024, la différence est visible. De nos jours, on m’appelle Kerembessé. Le Rodrigue Joseph Prudence Mayté à l’état civil tant à disparaitre au profit de la e-Réputation que je me suis faite à travers mon engagement citoyen, la cyber-activité à laquelle j’ai habitué les
Centrafricains et la population mondiale. C’est plutôt une conséquence heureuse vécue pour moi qui réalise des choses en restant alignée à ce qui est noble, juste et à ce qui fait sens pour la nation centrafricaine. Rodrigue Joseph Prudence Mayté en 2024, c’est la maturité dans la lutte, une consécration d’un engagement patriotique. Cet engagement c’est ma détermination, ma rigidité et la rigueur à faire avancer les choses, bouger les lignes, contribuer activement au relèvement de l’esprit ; le développement de la République centrafricaine passera nécessairement par le relèvement de l’esprit. C’est pour cela que je mène ce combat. Je le fais dans un environnement sain, avec l’appui indéfectible et inéluctable de tous les Centrafricains qui s’inscrivent dans la même logique que moi. Je coordonne une plateforme qu’on appelle les Douze Apôtres et les Disciples. Nous sommes nombreux, nous partageons les mêmes valeurs et je pense que Kerembessé d’aujourd’hui est totalement différent de Rodrigue Joseph Prudence Mayté des années
précédentes.

La nouvelle année est à sa 3e semaine mais déjà l’opinion en général observe des assauts, des charges virulentes contre le pouvoir de Bangui. Selon vous, que reproche-t-on exactement à la gouvernance du président Faustin Archange Touadera ?

Je tiens à préciser que nous, les Douze Apôtres, les Disciples et toutes personnes qui se
reconnaissent dans cette lutte que nous menons, ne sommes pas contre le régime du
président Faustin Archange Touadera. Cependant, nous menons une guerre contre le système, ce mode de gouvernance qui s’est d’ailleurs institutionnalisé depuis 2016. C’est un système qui, au fil du temps, s’est durablement installé et Touadera n’a fait qu’entériner voire pérenniser. Ce système, c’est la prédation économique sauvage, la corruption généralisée, une croissance élitiste inouïe, la mafia politico-administrative, la xénophobie, les droits de l’homme et l’État de droits gravement endommagés, le pays connait un cycle maudit de la haine, de la misère et de la répression. Et pour finir, Touadera
a dévoilé son vrai visage, sa nature biologique de despote. Touadera qui a sans doute lu Machiavel sait que ‘’gouverner, c’est faire croire’’. Longtemps, il nous a fait croire qu’il était un fervent panafricaniste, un démocrate, un révolutionnaire romantique opposé à toute forme de néocolonialisme, toute forme de dictature, toute forme de corruption. Et quand le
souffle de la vérité a soulevé le voile qui recouvrait son visage, le Centrafricain a découvert que c’était un élève fidèle des pires dictateurs du continent et des empereurs de Russie, des souverains serbes et bulgares réunis. Voyez-vous, la justice est la colonne vertébrale de la démocratie. Un pays qui se réclame un État de droit doit pouvoir poser la base d’une justice véritable sinon ce serait de la dictature. Et c’est le cas avec Touadera. L’injustice et la justice au faciès ont créé la frustration au sein de la communauté centrafricaine. Les
assauts médiatiques relevés sont les c o n s é q u e n c e s malheureuses des vagues d’arrestations arbitraires, des enlèvements, des séquestrations de ces derniers temps. Le
Député Dominique Yandocka mis aux arrêts, la tentative d’arrestation du couple des députés Molomadon, les arrestations du colonel Modoua, du Maire de la ville de Baboua Éphrem Kaprang, du commerçant Abou au PK5 et l’enchainement de l’acharnement judiciaire de Touadera contre Abdoul Karim Meckassoua, ancien député et président du parti Chemin de l’espérance condamné à perpétuité et perte de ses biens, sont des exemples précis du système Touadera que nous rejetons et combattrons avec notre dernière énergie. La Rca est dans un gouffre engloutissant. Si nous ne nous levons pas pour barrer la route à ce système, personne ne le fera à notre place.

Une manifestation de la diaspora centrafricaine de France et d’ailleurs a été organisée à Paris, Rue Guerin angle Rue Jean de la Fontaine le week-end dernier. Les organisateurs ont décrié un déficit de gouvernance en général et l’état des droits de l’Homme, l’État de droit en Centrafrique. Quels regards portez-vous de ces domaines essentiels pour la stabilité du pays ?

La mobilisation du 20 janvier dernier à Paris est une démonstration de notre détermination
à barrer la route a la tyrannie, au terrorisme d’État et l’installation de la voyoucratie dans
notre chère République. Le samedi dernier, c’était une République centrafricaine unifiée décidée à s’exprimer telle que nous l’avons conçue. Il y avait eu les cinq couleurs du pays qui flottaient, des hommes, des femmes, des personnes âgées, des enfants qui vivent avec des blessures profondes provoquées par le système Touadera qui leur a arracher pères, frères, amis et parents morts ou emprisonnés par un seul homme qui ne veut que le pouvoir, tout le pouvoir, le pouvoir par tous les moyens, le pouvoir pour le pouvoir, le pouvoir pour toujours. La mobilisation du 20 janvier a été aussi le rendez-vous des personnalités engagées en politique et surtout pour la protection et la promotion des droits de l’Homme. Nous étions tous là pour défendre les droits de celles et ceux, en Centrafrique, dont les voix doivent être davantage entendues : des femmes, des enfants et des des
détenus politiques. Nous nous sommes battus et continuerons de nous battre pour la justice, pour la participation à la vie publique et politique ou encore pour la liberté de l’information et des médias. Nous mènerons ce combat avec pensées pour ceux restés au pays qui se battent aussi dans des conditions toujours difficiles, souvent au péril de leur liberté et parfois même au péril de leur vie.

Intimidations, arrestations arbitraires, discours de haines, justice aux ordres, exclusion… qui viole qui, qui est victime de qui, qui est bourreau, qui fait quoi dans ce chaos centrafricain ?

Le bénéficiaire du crime est connu, c’est Faustin Archange Touadera et son système dont les caciques du MCU, son parti, ses alliés militaires internationaux (Wagner et le Rwanda), sa police politique. La victime, c’est le centrafricain dans son ensemble. Mais aujourd’hui on ne compte plus le nombre des Centrafricains déçus de Touadera et de son système. Désillusionnés, les Centrafricains sont unanimes et demandent à Touadera de rendre le
tablier. Les masques sont tombés, ‘’le président des pauvres’’ est devenu un chef d’État africain comme un autre. Il fait ce qu’il veut, soit-il au mépris de la morale et du droit. C’est pourquoi des voix se lèvent de partout pour demander, à cor et à cri, sa démission. Ses seuls soutiens qui lui restent sont monnayés, payés en espèces sonnantes
et trébuchantes pour mobiliser les rares militants autour de lui, l’accompagner dans sa politique. Nous ne demandons que son départ de la tête du pays.

Selon vous, quelles sont les solutions pour régler durablement les problèmes identifiés ?

Touadera est la face visible du problème centrafricain, qu’il parte. Lorsqu’il ne sera plus aux
affaires, les Centrafricains se porteront mieux.

Votre dernier mot.

Le combat pour le relèvement de l’esprit demande du temps et de la patience. C’est un combat qui s’inscrit dans la durée. Nous avions réussi à imprimer dans l’esprit du centrafricain la défense des intérêts de la patrie, la cohésion sociale, l’unité nationale par
la mobilisation. Nous sommes conscients des défis et des investissements qui restent à faire mais nous nous donnerons les moyens d’atteindre nos objectifs ; faire tomber Touadera. Nous devons nous armer de foi, de confiance et agir ensemble. Refuser d’écouter les sons des sirènes et résister aux tentations de manipulations, de division au sein
de notre communauté. Nous sommes au seuil de notre victoire, celle de libérer les centrafricains du joug de Touadera et des siens.

@RcaAxiome 23 – 01 – 2024 

 

Laisser un commentaire