
Burkina : l’armée et Compaoré revendiquent le pouvoir. Rappel des événements du 30 octobre 2014
Qui gouverne à Ouaga ? Alors qu’on le croyait déchu, Compaoré est apparu dans une allocution télévisée et s’est dit ouvert à une transition.
Par Alain Aka
Le Burkina Faso a plongé jeudi dans la violence : l’Assemblée nationale a été incendiée, la télévision publique prise d’assaut, le siège du parti présidentiel à Bobo Dioulasso en flammes… Les hommes en treillis ont annoncé la dissolution du gouvernement et du Parlement, mais Blaise Compaoré ne compte pas les laisser faire.
Burkina: Compaoré toujours là
Le président Blaise Compaoré, dans une allocution télévisée après les émeutes qui ont embrasé jeudi le Burkina Faso, n’a pas indiqué qu’il démissionnerait, mais s’est dit ouvert à des « pourparlers » allant dans le sens d’une « transition ». « J’ai entendu le message. Je l’ai compris et pris la juste mesure des fortes aspirations au changement », a affirmé Blaise Compaoré. Il s’est déclaré « disponible » à ouvrir « des pourparlers » pour « une période de transition à l’issue de laquelle (il) transmettra le pouvoir au président démocratiquement élu ».
Gouvernement et Parlement dissous
L’armée a pris le pouvoir jeudi soir au Burkina Faso, annonçant la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée et instaurant un couvre-feu, après une journée d’émeute contre le régime de Blaise Compaoré, au pouvoir depuis vingt-sept ans.
Blaise Compaoré décrète l’état de siège
Le président burkinabé Blaise Compaoré a décrété jeudi l’état de siège, après une journée d’émeutes marquée par l’incendie de l’Assemblée nationale et la prise d’assaut de la télévision publique par des manifestants, d’après un communiqué de la présidence envoyé par mail à l’AFP. « L’état de siège est décrété sur l’ensemble du territoire national. Le chef d’état-major des armées est chargé de l’application du présent décret, qui entre en vigueur à compter de ce jour », peut-on lire dans ce texte, sans en-tête officiel, dépourvu de date et qui porte la signature de Blaise Compaoré, mais différente de son paraphe habituel.
L’ONU envoie un émissaire sur place
Mohamed Ibn Chambas, l’émissaire de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, sera au Burkina Faso vendredi, au sein d’une mission de paix conjointe à l’Union africaine et à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). M. Ban « suit avec une grande inquiétude la détérioration de la situation au Burkina Faso », a ajouté son porte-parole, Stéphane Dujarric.
« Très vive inquiétude » du PS
Le PS « exprime sa très vive inquiétude au regard des événements se déroulant ce jour au Burkina Faso » et ces « manifestations populaires sont le fruit de l’exaspération des populations africaines devant ces chefs d’État qui essaient par tous les moyens de se maintenir au pouvoir en changeant leur Constitution », souligne dans un communiqué Jean-Marc Germain, secrétaire national du PS à l’international.
L’armée burkinabée s’est « soudée avec le peuple »
L’armée burkinabée s’est « soudée avec le peuple » contre le président Blaise Compaoré, a affirmé, jeudi à l’AFP, Bénéwendé Sankara, un ténor de l’opposition, qui a demandé la démission du chef de l’État après de violentes manifestations. Des responsables de l’opposition doivent rencontrer dans l’après-midi le général en retraite Kouamé Lougué, qui a été chef d’état-major des armées et ministre de la Défense, a indiqué Me Sankara. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants scandent le nom du général dans le centre de Ouagadougou, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le Point Afrique