
Ndassima : un pillage à un milliard de dollars par an
Le pillage des ressources minières de la République centrafricaine, et plus particulièrement de la mine d’or de Ndassima, par le groupe Wagner, représente un véritable désastre économique pour le pays. Avec une estimation d’un milliard de dollars de préjudice annuel, l’exploitation minière principale de Ndassima, illustrée ici, ne représente qu’une petite partie de la concession minière plus vaste que Wagner a récemment obtenue en tant qu’actif à long terme qui totalise plus de 700 km² , on comprend l’ampleur du manque à gagner pour l’État centrafricain. Cette situation est d’autant plus alarmante que le gouvernement a perdu tout contrôle sur cette zone, interdite d’accès aux gendarmes et aux agents du ministère des mines. Ce scandale met en lumière la faiblesse d’un gouvernement qui semble prêt à brader les richesses nationales pour assurer sa propre survie, au détriment du bien-être de sa population.
L’implication de Wagner dans l’exploitation minière en RCA remonte à son arrivée début 2018. Outre l’or de Ndassima, le groupe a obtenu des concessions pour l’extraction de diamants et s’est également investi dans l’industrie du bois. Midas Resources, une société écran liée à Wagner, et sanctionnée par le Trésor américain en juin 2023, gère les opérations à Ndassima depuis quatre à cinq ans. Des documents gouvernementaux révélés par Politico indiquent même que Midas a obtenu un nouveau permis à long terme pour étendre ses activités, conformément au Code minier de la RCA de 2009. Ce code autorise des permis d’exploitation industrielle pour 25 ans, renouvelables par périodes de cinq ans.
Si l’on considère une exploitation continue pendant cinq ans, avec un préjudice économique estimé à un milliard de dollars par an, le calcul est simple : 5 ans x 1 milliard de dollars/an = 5 milliards de dollars. Ainsi, en cinq ans, le pillage de Ndassima par le groupe Wagner aurait coûté environ 5 milliards de dollars à la République centrafricaine. Cette somme colossale représente une perte immense pour un pays en développement qui pourrait utiliser ces ressources pour financer des infrastructures, l’éducation, la santé et d’autres services essentiels à sa population. Ndassima est devenu un symbole de la prédation des ressources naturelles et de l’impunité dont jouit Wagner, avec des conséquences désastreuses pour l’économie et la population centrafricaines.
20/12/2024
Cellule de communication du MLPC