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LETTRE OUVERTE
À SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SON EXCELLENCE PRÉSIDENT FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA
Par utilitarisme politique, votre régime a désolidarisé le binôme ÉTAT – NATION , transformant la crise politico_ militaire en une crise de société profonde.
Une démocratie véritable se mesure à l’aune de la réalisation effective des droits fondamentaux consacrés par la loi fondamentale. L’exclusion, la mise à l’écart d’une frange de la population pour faire société constitue la plus grande manque de volonté pour rétablir la paix en R.C.A. Depuis la crise politique de 2003,en passant par celle de 2013 , le droit a souvent été l’instrument d’une conspiration contre le peuple CENTRAFRICAIN.
Le temps de la démocratie en Centrafrique est parsemé de coups de force militaire, institutionnels et de commandes politique d’interprétation erronée du droit.
Le bilan démocratique de votre régime pendant vos deux mandats se résume à l’étouffement des voix politiques et citoyennes discordantes par la répression, l’emprisonnement, la disgrâce, la radiation et l’exclusion des potentiels adversaires politiques ( KARIM MECKASSOUA, GASTON MANDATA NGUEREKATA …) .
Comme dans toutes les civilisations humaines dans lesquelles le peuple à voix au chapitre procède d’un plébiscite populaire.
En Centrafrique, la démocratie n’est pas le produit d’acquis populaires. La démocratie ne se définit pas seulement par l’existence d’institutions ( parlement, exécutif, appareil judiciaire ) et par l’organisation d’élections régulières ou référendum.
La démocratie ne saurait être discursive. La sociologie lui imprime sa réalité.
Les signes du désenchantement démocratique en CENTRAFRIQUE sont légions : une magistrature aux ordres du prince , une administration docile et répressive, des milices privées ( Requins ) , des sociétés de mercenaires ( WAGNER) qui opèrent en toute impunité auprès des forces de défense et de sécurité, des arrestations arbitraires aux allures de traque aux rebelles.
La démocratie ne s’accommode pas de la réduction au silence des citoyens par l’implosion dune terreur institutionnelle à laquelle se sont soumis les corps intermédiaires, les syndicats, une bonne partie des intellectuels, les médias classiques , les sociétés civiles .
Entretenir une amalgame entre le droit CONSTITUTIONNELLE à la résistance à la rébellion et aux groupes armés revient à judiciariser l’espace politique à des fins d’exclusion.
La mobilisation opportuniste d’une sémantique martiale permit à des Dictatures d’auto _ légitimer des coups d’État institutionnels.
Le spectre de la peur, brandit par l’État policier sous la couverture d’un discours régalien, renseigne sur le dessein d’imposer la terreur avec l’onction dune certaine presse qui a lâchement déchiré sa profession de vérité. Dans l’histoire politique de la lutte contre la nébuleuse terroriste ou groupe armé a souvent été le paravent légal des violations des droits et libertés.
Excellence Mr le Président FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, l’histoire politique de notre chère patrie la R.C.A ne s’arrêtera pas à votre régime, sachant que cette histoire fera son chemin pour atteindre le perfectionnement « DÉMOCRATIQUE » .
Votre régime doit choisir le bon côté de l histoire pour pérenniser vos actions politiques.
Espérons que le DÉMOS, ultime faiseur d’un système républicain, saura entretenir la lueur du réenchantement démocratique. Une constitution qui fait de ses fils , des citoyens de seconde zone ne doit régir notre vie en société.
MAHOMED SY YALINGUI PANAFRICAIN
PRÉSIDENT DU MOUVEMENT I.C.M.A ( INTELLECTUELS CENTRAFRICAINS MUSULMANS )