CENTRAFRIQUE: LE GOUVERNEMENT ET LE PARQUET DE BANGUI SE REJETTENT LA RESPONSABILITÉ DU TERRORISME JUDICIAIRE POLITIQUEMENT CORRECT QUI S’EST ABATTU LA SEMAINE DERNIÈRE SUR LES LEADERS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE (GTSC)

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Qui a ordonné l’arrestation arbitraire de Crescent Beninga et le terrorisme sur les leaders de la Société civile centrafricaine? Cette question met mal à l’aise le gouvernement et le parquet de Bangui qui semblent ne plus s’entendre. De sources généralement bien informées, la séquestration durant 3 jours de Paul Crescent Beninga, porte-parole du Groupe de travail de la Société civile (GTSC), et la convocation suivie de l’audition à la police politique dite SRI (Section de recherches des intérêts) de M. Gervais Lakosso, Coordonateur du GTSC, ancien parlementaire de transition, Me Bruno Hyacinthe Gbiegba, avocat, défenseur des droits de l’Homme et ancien parlementaire de transition, et Mme Magba, leader féminine de la Société civile centrafricaine, ne seraient ni l’œuvre du gouvernement ni celle d’un magistrat en fonction dans le ressort de la Cour d’appel de Bangui. Et pourtant les faits sont là, têtus. Qui peut les nier? Crescent Beninga est-il allé de lui-même passer 4 jours et 3 nuits dans les locaux de la SRI? Est-ce possible?
Les mêmes sources indiquent que le gouvernement est dans une confusion totale depuis le lundi 22 avril lorsque quelques représentants de la communauté internationale à Bangui ont demandé au Premier ministre, chef du gouvernement, les raisons pour lesquelles Crescent Beninga a été convoqué pour être séquestré à la SRI, et plusieurs de ses amis inquiétés par la même unité de la Gendarmerie nationale. Le PM Firmin Ngrébada se serait lancé dans une minable tactique politicienne d’apprenti en demandant à ses interlocuteurs de la communauté internationale de lui laisser le temps de se rapprocher du parquet de Bangui pour avoir des éléments de réponse à leur préoccupation. Ce faisant, le Premier ministre lui-même dit ignorer tout de ce problème. Il est le seul dans Jérusalem à ne pas savoir que Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts et a libéré Paul Crescent Beninga de l’enfer de la SRI. Comme si depuis le jeudi 18 avril dernier il n’a suivi aucun média national ni international qui ont pourtant suffisamment fait de tapages autour de ce problème.
Et bizarrement, lorsque le Premier ministre s’est aiguillé vers les responsables du parquet de Bangui, ceux-ci auraient été injoignables. Leurs portables seraient en panne ou embrouiller en termes de réseau, ou quelque chose de bizarre du genre.
Par là, le PM Ngrébada voudrait ici simplement faire comprendre qu’il n’a pas été associé de près ou de loin à ce qui est arrivé aux leaders de la Société civile centrafricaine. Ponce Pilate ne ferait pas mieux.
Et pourtant, et à titre de rappel:
-les médias privés nationaux et les médias internationaux avaient largement annoncé et commenté en temps réel le projet de plusieurs associations de la Société civile dont le GTSC, l’Observatoire des consommateurs centrafricains, la centrale syndicale GSTC et plusieurs associations de quartiers, d’observer une marche pacifique sinon une journée ville morte de lundi 15 avril pour réclamer au gouvernement de l’eau et le respect de la constitution en ce qui concerne notamment l’interdiction faite aux chefs, combattants et soutiens des groupes armés d’occuper les hautes fonctions d’Etat;
-face à la montée du mécontentement populaire, le Premier ministre avait laissé entendre dans les médias d’Etat qu’il avait donné des instructions au ministre des Finances pour que soit décaissée du Trésor public une centaine de millions de FCFA au profit de la SODECA, la société nationale de distribution d’eau, en vue de la mise à disposition de la population banguissoise et ses environs de l’eau potable; dans les mêmes circonstances de temps et de lieu,
-le ministre chargé de l’eau et la SODECA étaient allés vers les populations mécontentes et les associations de la société civile mobilisées, pour leur expliquer les actions d’urgence qu’ils vont mener pour doter la population en eau: installation des fontaines mobiles dans les arrondissements, implantation graduelle de 100 forages…;
-le parti présidentiel MCU par la voix de son Rapporteur général et porte-parole, Monsieur l’Abbé Evariste Ngamana, les fausses associations de la société civile comme la COSCIPAC, et les journalistes griots du MCU étaient allés en cabale médiatique contre les organisateurs du projet de la marche pacifique en brandissant des menaces, l’apprenti politicien du RPR reconverti MCU allant jusqu’à déclarer sur les ondes de la Radio d’Etat que le parquet était déjà saisi par qui on sait pour que les meneurs de cette manifestation citoyenne soient arrêtés, jugés et condamnés;
-en exécution des instructions politiques dont le parti MCU a donné le ton et l’orientation, le procureur général près la Cour d’appel de Bangui a annoncé l’ouverture d’un dossier criminel contre Crescent Beninga et autres, accusés d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et autres crimes et délits connexes;
-convocation de Monsieur Beninga et autres par le procureur de Bangui qui les reçoit le jeudi 18 avril dans la matinée et les met immédiatement à la disposition de la SRI pour audition, laquelle audition a été immédiatement suivie de séquestration et de garde à vue pour Monsieur Beninga le même jeudi 18;
-perquisition judiciaire du bureau du GTSC sis Stade 20.000 bars avec saisie de tous les documents et matériels informatiques. Les ordinateurs du GTSC et de Crescent Beninga saisis seraient remis aux techniciens russes de la présidence de la Présidence de la République pour expertise et lecture de tous les messages, lettres, correspondances et documents reçus et envoyés, question de chercher ce qui pourrait être compromettant pour le GTSC. Le tout, en violation du droit à la correspondance privée;
-a leur demande, les leaders de l’opposition démocratique ont été reçus par le chef du gouvernement lui-même à son cabinet. Au cours de l’audience les opposants ont exprimé leur vive préoccupation par rapport au climat de terreur qui s’abat sur les leaders de la Société civile et la garde à vue de sieur Beninga à la SRI.
Face à toutes ces informations constamment et abondamment relayées par les médias tant nationaux qu’internationaux, comment le Premier ministre Ngrébada peut-il dire qu’il n’était au courant de rien? Est-il le seul dans Jérusalem?
Franchement, cela ne fait pas du tout sérieux.
Affaire à suivre.
Damoclès Diriwo
Source: MEDIAS+

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