Centrafrique : l’ancien président François Bozizé affirme ne pas avoir été informé de l’accord bissau-guinéen

 

POLITIQUE

Exclusif – Umaro Sissoco Embaló prêt à accueillir François Bozizé en Guinée-Bissau

François Bozizé pourrait prochainement quitter le Tchad pour la Guinée-Bissau. Sollicité par les Américains, le président Umaro Sissoco Embaló a en effet donné son accord de principe pour accueillir l’ancien chef d’État dans son pays.

Selon nos informations, Umaro Sissoco Embaló a accepté que son pays devienne le nouveau lieu d’exil de l’ancien président centrafricain François Bozizé, résidant actuellement à N’Djamena.

Le chef de l’État bissau-guinéen a confirmé à Jeune Afrique avoir donné son accord de principe aux Américains, qui l’ont directement sollicité et pilotent discrètement ce dossier depuis plusieurs semaines.

Stratégie américaine

En particulier depuis le sommet États-Unis-Afrique de décembre dernier à Washington, les Américains tentent de regagner en influence dans la région, et en particulier à Bangui. La diplomatie américaine y voit en effet d’un très mauvais œil l’influence prépondérante des mercenaires russes du groupe Wagner, considéré par l’administration de Joe Biden comme une organisation criminelle internationale.

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Soucieux d’offrir au russophile Faustin-Archange Touadéra l’occasion de faire un pas vers un rapprochement avec les Occidentaux, les Américains ont proposé au président centrafricain de contribuer à éloigner François Bozizé de son pays d’origine. En échange, et dans une stratégie globale d’affrontement avec la Russie, ils espèrent obtenir de Bangui qu’elle s’éloigne de Moscou et d’Evgueni Prigojine.

Bozizé pas officiellement informé

Plusieurs initiatives avaient déjà été tentées ces derniers mois pour éloigner François Bozizé de la frontière tchado-centrafricaine – la principale ayant été menée par l’Angola de João Lourenço sous la bannière de la Communauté économique des États d’Afrique centrale. Les hypothèses d’un nouvel exil au Gabon ou au Bénin avaient un temps été évoquées, sans succès.

Contacté par Jeune Afrique ce 25 février, François Bozizé affirme ne pas avoir été informé de l’accord bissau-guinéen. Il pourrait donc encore refuser de quitter N’Djamena. L’ancien président, dont le chef de l’État tchadien Mahamat Idriss Déby Itno souhaite le départ tout autant que son homologue centrafricain, dément les accusations selon lesquelles il continuerait de soutenir la rébellion cherchant à renverser Faustin-Archange Touadéra.

Jeune Afrique

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