
La vaillante, laborieuse et accueillante population de la Nana – Mambéré ne gardera pas en mémoire de très beaux souvenirs de la visite effectuée par le Gangster de Bangui, le 12 mai 2020, dans le chef – lieu de sa préfecture, la splendide, résistante et héroïque ville de Bouar, située à plus de 452 Km de la capitale centrafricaine. Elle en est très déçue, et pour avoir été humiliée comme elle ne l’a jamais été, elle lui en fera payer le prix dans les jours à venir. Telles sont de gentilles indiscrétions de sources locales indépendantes, rapportées à notre rédaction.
Ces sources affirment et soutiennent que non seulement l’homme conscient de son impopularité a fait envahir la ville par des véhicules bondés des gens bigarrés, des militants et sympathisants du MCU et des milices à la solde du pouvoir, en provenance de Bangui, mais surtout n’a pas hésité un seul instant à le faire savoir aux 200 notables qui avaient été conviés à cette cérémonie de fin de formation des 650 éléments des USMS. En leur remettant une enveloppe contenant la minable somme de 100 mille Fcfa, en raison de 500 Fcfa par personne. Une somme si ridicule que les uns et les autres ne savaient pas trop quoi en faire, tant elle ne valait pas le déplacement, tant ils ne pouvaient pas s’en servir pour payer ou rembourser leurs frais de transport ou les dettes contractées pour disposer de quelques précieux litres d’essence à verser dans leur moto, tant elle était bien en – deçà de ce qu’ils ont dépensé pour être présents à cette fête.
Quelle diantre de mouche les a piqués pour effectuer ce déplacement pour être traités de la sorte ! Ne sont – ils pas les premiers représentants de l’Etat dans leur zone de juridiction ? A ce titre, ne mériteraient – ils pas mieux que cela ? Pourquoi donc un tel déshonneur ? Répondant à l’un de nos reporters, l’un des mécontents, un chef de groupe, le plus âgé des conjurés, s’est exprimé en ces termes : » Un président n’est ni un ministre, ni un premier ministre. Il incarne la nation. Il doit d’abord penser à cette incarnation, à chaque instant, qui détermine tout. Il doit la vivre profondément. Il doit sans cesse penser à la trace de son action dans l’histoire du pays, passée et future ». C’est du Jacques Attali sans Jacques Attali qui est sorti des profondeurs de l’âme de cet homme qui dégageait la pisse, la misère et l’odeur de la mort. Mais au – delà de cette odeur de la pourriture, son souffle exhalait de la dignité, du respect, de la vitalité et de la communication permanente avec l’au – delà. C’est du Maïgaro qui soufflait, qui soufflera et qui pourra tout emporter !
Dans ce registre de reproches, selon ces sources, figure aussi la mise à l’écart des dignes descendants des différents chefs de terre de cette localité dont l’histoire a retenu les noms, du dernier décret portant nomination des délégations spéciales. A l’exception d’un certain Massina, tous les promus n’ont jamais eu un passé de conseillers communaux et de notables, à savoir chefs de groupe et chefs de village. Ils ont tout simplement été proposés par un certain Pabandji qui fut l’un des étudiants du mathématicien de Boy – Rabé et qui ne cacherait plus ses intentions de se lancer dans les prochaines élections législatives sous la bannière du MCU. A ce titre et fort de ce qui précède, mandat donc leur a été impérativement donné pour travailler le terrain et créer les conditions indispensables à son élection.
Pour finir, en sus de ce que ni le président de la République ni le président de l’assemblée nationale ni son premier ministre Ngrébada n’ont été respectueux des mesures – barrières, par eux proposées et imposées par des actes règlementaires, dans le cadre de la lutte contre l’épidémie du Covid – 19, lesquelles interdisent formellement le rassemblement de plus de 15 personnes et des attroupements de masses, la population de la Nana – Mambéré en veut avec le Gangster de Bangui pour avoir fait interner à Bouar des éléments de 3R du mercenaire peulh d’origine camerounaise Abbas Siddiki. Ceux – ci s’en sont pris à de pauvres civils et à leurs biens, pendant tout leur séjour, pour n’avoir pas été régulièrement pris en charge. Le comble de l’inacceptable a été atteint, lorsqu’ils ont décidé d’observer plus de trois jours de mutinerie, en érigeant des barrières sur le corridor Bangui – Garoua – Bouaï, afin d’obtenir le versement de leur PGA et leurs indemnités, d’une part, et la fin de leur formation initialement prévue pour trois (3) mois mais étendue sans aucune raison à plus de sept (7) mois, d’autre part.
Avec le retour au maquis du demi – frère du mathématicien de Boy – Rabé et de tous ses hommes, armes et bagages en bandoulière, seulement un jour après son retour à Bangui, il ne fait plus aucun doute que les esprits des grands résistants de la Nana – Mambéré n’ont pas tardé à voler aux secours de leurs descendants, humiliés et déshonorés, il y a quelques jours, sur leur terre, celle de leurs aïeux et de leurs ancêtres, acquise au prix du sang et après de durs et rudes sacrifices. Au moment où plus de 90 du territoire national est sous contrôle des groupes armés, c’est à Touadéra de se souvenir de la révolte des indigènes contre le travail forcé pendant la guerre du Kongo – Wara et de la prompte adhésion du Capitaine Robert de Roux à l’Appel du 18 juin 1940, ralliant civils et militaires à la cause de la France libre.
La rédaction