Centrafrique : La Honte a eu Honte !

LA HONTE A EU HONTE

 

Je me suis infligé une grande souffrance en m’imposant d’écouter la logorrhée débitée par l’individu sis au palais de la Renaissance lors de ce qu’il a prétendu être le premier conseil des ministres de 2025. Ce qui n’est pas arrivé depuis bien longtemps. Quart d’heure n’a jamais été aussi inconfortable. Hélas.

 

Au début, j’ai cru entendre un leader du Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016 (BRDC) dresser un réquisitoire sévère contre les tenants du régime. Toutefois, la nonchalance, le manque de charisme et de conviction dans la voix du « parleur » m’a toute de suite mis la puce à l’oreille.

 

Ce dernier, dans un accès de sincérité inhabituelle (qui tranche avec son fameux discours sur l’état de la santé) s’est employé à pointer le véritable péché originel de son règne: absence d’expertise des gens auxquels il a confié les plus haute fonction de l’Etat. Cette lucidité a sans doute permis de capter mon attention.

 

Florilège: absence massive et répétée des ministres aux réunions du gouvernement; certains, se permettant le luxe de boycotter purement et simplement le conseil de cabinet ( réunion présidée par le Premier ministre) voir le conseil des ministres sous des prétextes fallacieux; de nombreux ministres ont passé plus de temps dans les missions à l’étranger sans retombées réelles pour le pays ( on croit l’entendre parler de lui et ses inutiles missions à l’étranger); tandis que d’autres consacrent le plus clair de leur temps à s’occuper de leurs affaires personnelles; des membres du gouvernement faisant des réseaux sociaux la « place to be », quand ils n’y publient pas des secrets d’Etat; la discipline, la discrétion, les résultats concrets etc ont tous foutus le camp.

 

Avec un tel réquisitoire sans concession, les oreilles de certains ministres ont dû siffler. Mais juste le temps du discours.

 

Certes, dès longtemps, j’ai renoncé à trouver un sens aux actes et actions de cet individu. Cependant, je m’attendais à ce qu’il tire lui-même les conclusions qui s’imposent. Que nenni! Devant un tel constat alarmant, un vrai chef d’Etat aurait démis le gouvernement et renvoyer les ministres dans leurs familles.

 

C’était, en tout cas, l’occasion inespérée de faire le ménage et donner l’impression de « cheffer » ( Jacques Chirac) pour une fois. C’était aussi l’occasion de saisir la maison tendue de l’opposition démocratique et d’annoncer l’ouverture d’un dialogue direct avec ses leaders. Lequel dialogue ne peut déboucher que sur la mise en place d’une transition consensuelle. Ce rêve n’a duré que 15 minutes.

 

A défaut, celui qui porte indûment le titre de président de la République, aurait dû rendre son tablier puisqu’il est le principal responsable des dysfonctionnements constatés. C’est lui qui a rabaissé la fonction présidentielle, souillé la République et transformer le Conseil des ministres en un banal lieu de commérages, quand ce n’est pas un boxon.

 

En nommant le pléthore de ses maîtresse au gouvernement, il aurait dû s’attendre à des scènes de ménages et à ce que son autorité soit contestée, y compris par les ministres avec lesquels il partage ces mêmes maîtresses.

 

De même qu’une poubelle n’exhale pas la senteur d’un parfum agréable, de même l’horizon indépassable de « l’agrégat de renégats » ( suivant l’expression de Me Nicolas Tiangaye) incompétents et inconscients qu’il a placé à la tête de l’État est de se livrer à de bacchanales. Ce qui les intéresse par dessus tout, c’est le côté jouissif du pouvoir; ils ignorent tout de leur rôle et ne savent même pas ce qu’être ministre signifie: servir la collectivité.

 

En d’autres termes, un incompétent est un incompétent. Deux incompétents seront toujours incompétents. Mais une vingtaine d’incompétents, c’est l’actuel gouvernement centrafricain.

 

Fait le 12 janvier 2025

 

Adrien Poussou

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