
En Centrafrique, moins de 24 heures après la proclamation du gouvernement élargi par le nouveau Premier ministre l’unité de façade se fissure. Des groupes armés sont montés au créneau et dénoncent un gouvernement qui ne tient pas compte de l’accord de paix signé à Bangui le 6 février dernier.
Le FDPC de Abdoulaye Miskine qui n’est pas lui représenté au gouvernement a suivi. Il a annoncé son retrait « pur et simple du processus de paix » en cours dans son pays. Le MLCJ de Ali Abdaraman, qui parle d’un gouvernement « exclusif et discriminatoire », appelle le président et son Premier ministre à revoir leur copie. Enfin, le MPC de Mahamat al-Khatim dit considérer désormais que l’accord de paix négocié à Khartoum est « caduc ».
De son côté, le Premier ministre a fait une déclaration lundi après-midi appelant « à éviter tous les actes qui pourraient nous ramener en arrière ». « Le gouvernement n’est que le début du processus », a-t-il ajouté. « Il n’était pas possible de faire rentrer dans le gouvernement cinq personnes par groupe armé […] Cela aurait donné un gouvernement pléthorique », complète Ange-Maxime Kazagui, le porte-parole du gouvernement. Des postes devraient leur être attribués prochainement à la présidence, à la Primature, dans les institutions de la République ainsi que dans les organes de suivi de l’application de l’accord.
Un poste ministériel en plus
Pour le moment, les groupes armés, qui disent mener une action concertée, cherchent surtout à faire pression sur le gouvernement centrafricain et obtenir plus de postes. Six groupes armés – sur les 14 qui ont participé aux négociations – ont obtenu des postes ministériels. Ils avaient déjà six représentants dans le gouvernement sortant et ils ont obtenu cette fois sept postes sur 37, soit un de plus. Ils estiment donc que ça n’est pas assez d’autant que les groupes armés n’ont pas eu la primature qu’ils convoitaient.
Le nouveau Premier ministre Firmin Ngrebada s’est officiellement exprimé dans une vidéo publié sur sa page Facebook et se dit prêt au dialogue. L’Union africaine note une certaine impatience et des incompréhensions, mais reste confiante qu’une solution va être trouvée entre les deux parties.