
Abraham Lincoln disait : » On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »
A méditer !
Le vendredi 17 novembre 2023, le champ solaire de Danzi construit par la Chine a été inauguré par l’Imposteur de Bangui Faustin Archange Touadéra. Réalisé grâce aux financements de la Banque mondiale, cette centrale solaire photovoltaïque, située à près de 20 km de la capitale centrafricaine dans la commune de Bégoua, construite par l’entreprise chinoise Shanxi Construction Investissement Group, comptant près de 47.000 panneaux solaires et occupant 70 hectares d’une portion de champ, est considérée comme une source de ravitaillement de la population centrafricaine en énergie solaire. C’est donc dans une liesse populaire que la cérémonie de réception des travaux a été organisée.
A juste titre, l’Imposteur de Bangui, conscient des demandes toujours croissantes des populations centrafricaines en énergie face à des offres sans cesse insignifiantes, en a profité pour appeler les autres partenaires financiers et techniques à aider son gouvernement à résoudre sa vision de 150 mégawatts, selon le site xinhua. « Je tiens à remercier les partenaires financiers et techniques de mon pays dont la Banque mondiale et la société chinoise Shanxi Construction Investissement Group, en charge de la réalisation des travaux, pour leur engagement et contribution sans lequel cette cérémonie n’aurait pas été possible », a – t – il déclaré. D’après le ministre de l’énergie et des ressources hydrauliques Arthur Bertrand Piri, le montant de ce projet de construction lancé en 2018, est estimé à hauteur de 26 milliards de francs CFA, soit un peu plus de 42 millions de dollars, pour une capacité de 25 mégawatt.
La demande de l’Imposteur de Bangui a de nouveau rencontré, ce jour – là, l’agrément de la Banque mondiale qui a promis d’aider le pays dans l’extension de son réseau électrique. « Nous continuerons à investir dans l’extension du réseau électrique vers les zones périurbaines et rurales. Des solutions décentralisées seront envisagées dans des zones où l’expansion des réseaux n’est pas fiable. Ceci, afin d’aider le pays à atteindre son objectif. C’est-à-dire donner l’accès à l’électricité à environ 50% de la population à l’horizon 2030 », a affirmé Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Cependant, pour aider la Banque Mondiale et les autres partenaires financiers de la République à mettre la main à la poche en vue de tenir leurs engagements, il est impératif que le gouvernement centrafricain et le ministère de l’énergie et des ressources hydrauliques puissent investir dans le secteur de l’énergie, comme moteur de croissance durable, et, de ce fait, élaborer et défendre des projets viables et fiables, visant à satisfaire les besoins de la population dans un pays où le taux d’électrification estimé à 35% dans la ville de Bangui, 8% dans les principales villes de provinces et seulement 2% dans les communes rurales. Malheureusement, tel n’est pas le cas !
A ce propos, il faut remarquer que l’inauguration de la centrale solaire de Danzi intervient plus d’une année après celle construite par une autre société chinoise, Tianjin Electric Power Construction (TEPC), à Sakaï, en banlieue ouest, à la sortie sud de Bangui. Fruit des relations d’amitié et de coopération entre la Chine et la Centrafrique, les travaux ont été lancés en 2020, et sa capacité de production estimée à 15 Kilowatts, visait à réduire le déficit de l’offre d’électricité. Mais, alors que la population banguissoise s’attendait tout naturellement à en finir un tant soit peu avec les délestages intempestifs voire chroniques qui les empêchent d’exercer leurs activités quotidiennes, de conserver leurs aliments, et de se protéger de l’insécurité généralisée et des actes de braquages la nuit tombée, grande est leur surprise de constater que non seulement les coupures d’électricité se poursuivent, mais surtout certaines zones qui étaient privilégiées entre-temps, sont totalement plongées dans l’obscurité ces derniers temps plusieurs jours. Par conséquent, comme l’a révélé RNL, « ceux-ci demandent à l’Energie centrafricaine (Enerca) de trouver une solution à ce problème ».
La situation est si grave que le site tchadien en ligne Alwihdainfo.com, dans l’une de ses publications du 10 décembre 2023, a annoncé qu’en Centrafrique, « Bangui est dans le noir ». Notre confrère tchadien a repris, dans cet article, les plaintes des Centrafricains révélées par RNL. « Malgré l’inauguration, le 17 novembre 2023, de la centrale solaire de Danzi, les plaintes sur les coupures et délestages répétitifs n’ont pas cessé. Dans les arrondissements de Bangui, les plaintes sont presque sur toutes les lèvres », a observé cette radio. Au quartier Pk12, à la sortie Nord de Bangui, plusieurs commerces et ateliers souffrent également de ces délestages. Pour les usagers, la mise en marche de la centrale solaire de Danzi n’a pas apporté grand-chose. « Auparavant, la distribution de l’électricité n’avait pas beaucoup de problèmes. On avait le courant de de 21h00 à 13h et de 13h à 21h00. Mais, après l’inauguration de la centrale solaire de Danzi, la situation a empiré. Nous n’avons pratiquement plus d’électricité dans la journée », indique Josué, un soudeur », s’est plaint l’un des riverains.
Les conséquences de ces délestages sont visibles. Partout dans la capitale centrafricaine, tout est au ralenti. Dans les bureaux, il fait noir et les fonctionnaires et agents de l’Etat ne peuvent pas ouvrir les parapheurs. Dans les centres hospitaliers, les médecins examinent les patients et les malades à la lumière des lampes – torches et s’en servent même pour réaliser des chirurgies dans les cas les plus extrêmes. Comme RNL l’avait rapporté, sur le plan économique, les entreprises manquent d’énergie pour accroître leur productivité. Contraint au délestage, l’Enerca n’arrive pas à satisfaire ses obligations et plusieurs entreprises n’ont pas la possibilité de faire la livraison dans le temps, et donc les conditions ne sont pas réunies pour créer de l’emploi. L’éclairage public devient de facto de plus en plus rare. Ce qui ne garantit pas la sécurité qui pollue le climat des affaires. Car l’argent n’aime pas le bruit et l’Enerca est aussi tributaire de l’amélioration du climat des affaires. Alors que l’Enerca doit aussi faire face à ses obligations en terme de salaire, d’amortissement des machines, bref de gestion.
Aussi étonnant et révoltant que cela puisse paraître, dans un pays qualifié de « Danube de l’Afrique » par Yves Boulvert, du fait de la densité de son hydrographie, cette crise énergétique que vit la population centrafricaine, n’est que l’éclatement au grand jour de la politique du pilotage à vue qui a caractérisé et continue d’être la marque de fabrique du régime de l’Imposteur de Bangui. Arrivé par effraction à la magistrature de l’Etat, le 30 mars 2026, Touadéra n’a ni vision, ni programme politique fiable, ni réelle volonté de proposer des solutions aux besoins substantiels de ses compatriotes, encore moins à ce secteur d’activités qui est source de tout projet de développement. Tout comme il ne s’est jamais déplacé pour rendre visite aux sinistrés des inondations tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays, il est incapable de privatiser l’Enerca, devenue au fil du temps un véritable tonneau de Danaïdes, totalement prise en otage par un groupuscule de petits ingénieurs qui créent à leur gré les pannes sur les installations techniques des centrales hydrauliques de Boali 1 et 2, et qui les résolvent à grands coups d’argent et de frais de missions, acculée par d’importants engagements financiers près les banques de la place, et victime in fine, sur le plan social, de branchements illicites et de corruption.
La rédaction