Centrafrique : comment Mahamat Zène est mort assassiné, mutilé et brûlé par les russes de Touadéra à Kaga – Bandoro

Dans un article intitulé « Centrafrique : Mahamat Zène enlevé, torturé, assassiné et dépecé par les mercenaires russes de Touadéra à Kaga – Bandoro », publié le 9 mai 2021, nous avons révélé la triste nouvelle de l’odieux assassinat de ce commerçant centrafricain à Kaga – Bandoro. Mais comment cela est – arrivé ?

Marié à trois (3) femmes, père de douze (12) enfants et ayant à charge quatre autres nés du premier lit de sa première épouse décédée, ce commerçant qui, connu de toute la ville et toutes les contrées environnantes pour sa gentillesse et ses relations pleines d’humanité, de fraternité et de chaleur et n’entretenant ni de loin ni de près des relations avec les ex – séléka et les groupes armés qui ont sévi dans cette partie de la République, après le démission de Michel Djotodia en 2013, a été enlevé devant sa boutique, non pas le vendredi comme nous l’avons annoncé, mais plutôt le jeudi 6 mai 2021, vers 19 heures. Il a ensuite été emmené chez lui. Après une fouille minutieuse, ses bourreaux ont réussi à mettre la main sur son coffre – fort caché dans sa valise et contenant la coquette somme de 45 millions de Fcfa. Son locataire de nationalité tchadienne, marié à deux (2) femmes dont l’une vit avec lui à Kaga – Bandoro et l’autre au Tchad et père de huit (8) enfants, qui revenait de la mosquée, a été également arrêté après l’opération de perquisition de son domicile.

Selon les témoignages rapportés à notre rédaction par des sources proches de la famille, Mahamat Zène a été victime, séance tenante, de traitements cruels, inhumains et dégradants. Non seulement, ces « affreux blancs », tchétchènes, syriens, albanais ou libyens lui ont fait subir le supplice des coups venant de toutes parts, mais surtout ils lui ont interdit de boire après une dure et rude journée de jeûne de Ramadan. Voulant savoir où ils allaient avec Mahamat Zène et son locataire, sa famille et les voisins ont été purement et simplement refoulés. Les deux chefs de famille ont par la suite été conduits dans un village situé à 5 Km sur l’axe Ngrévaï, dénommé « Boubou ». C’est là où ils ont été torturés et assassinés. Mais d’après nos sources, pour éviter que leurs cadavres ne soient retrouvés et reconnus, les mercenaires russes ont tout simplement brûlés les corps avec de l’essence, après avoir dépecé au moyen d’une scie la dépouille mortelle du commerçant Mahamat Zène. C’est un centrafricain courageux qui a tout observé depuis son lieu de cachette et pris les photos des cadavres jetés la va – vite dans une fosse commune, qui est venu informer leurs familles de cet abominable crime, après s’être entendu dire qu’ils ont déjà été transférés à la prison centrale de Ngaragba à Bangui pour y être jugés.

Voilà comment les mercenaires russes du Groupe Wagner, déployés en Centrafrique à la demande d’un certain Faustin Archange Touadéra, assassinent, commettent des horreurs et sèment la terreur dans les préfectures, les sous – préfectures, les communes et les villages passés sous leur contrôle, après les attaques de la capitale centrafricaine le 13 janvier 2021 par les forces de la Coalition des Patriotes pour le Changement, et ce, au nom de la reconquête du pays. Cela s’appelle tout simplement des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre. Sur ce, autant nous avions élevé les plus vives protestations pour dénoncer les nombreuses exactions et les graves violations des droits humaines dont s’étaient rendus coupables les groupes armés avec la complicité active des plus hautes autorités du pays qui ne se gardait pas de les considérer comme des partenaires, en flagrante violation de la constitution, autant nous ne saurions nous taire face à la barbarie de ces mercenaires russes. C’est pourquoi nous appelons la Minusca et le G5 à la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour que toute la lumière soit faite sur ces disparitions forcées, ces enlèvements sans cause, ces exécutions extra – judiciaires, ces assassinats ciblés, ces paisibles citoyens arrachés violemment à la vie, à leurs familles et à leurs enfants et dont la responsabilité incombe aux russes de Touadéra.

La rédaction

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