Centrafrique : Bruxelles sur le point de geler une aide budgétaire de 30 millions d’euros à l’état centrafricain ?

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APRÈS PARIS, l’UE RÉFLÉCHIT À SON TOUR À SUSPENDRE SON APPUI BUDGÉTAIRE ́

La lettre du continent 29/06/2021

Alors que l’influence du groupe paramilitaire russe Wagner ne cesse de s’étendre en Centrafrique, l’Union européenne envisage de geler son prochain décaissement de 30 millions d’euros d’appui budgétaire à Bangui.

Emboîtant le pas à la France (AI du 05/05/21), l’Union européenne (UE) va-t-elle, elle aussi, suspendre son appui budgétaire à la Centrafrique ? Le sujet fait actuellement l’objet de discussions serrées entre les 27 Etats-membres. Bruxelles doit théoriquement verser une aide directe de 30 millions d’euros à l’Etat centrafricain cet automne. Mais l’activisme accru de la Russie dans le pays, combiné aux campagnes visant la France et la mission des Nations unies dans le pays (Minusca), pourrait geler ce décaissement.

L’UE craint que cet appui budgétaire ne vienne financer les Forces armées centrafricaines (FACA) et, donc, indirectement, le groupe paramilitaire russe Wagner associé à la quasi-totalité de leurs opérations. Le sujet a été directement évoqué début juin avec le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra lors de la visite à Bangui d’une mission de l’UE. Cette dernière était emmenée par Charles Fries, secrétaire général adjoint chargé « de la politique de sécurité et de défense commune et de la réponse aux crises » au Service européen pour l’action extérieure (SEAE), et Rita Laranjinha, directrice Afrique de l’UE.

Cette probable inflexion de Bruxelles se produit dans un contexte de changement au sein de la délégation de l’UE à Bangui. L’actuelle ambassadrice, la diplomate italienne Samuela Isopi, en poste depuis 2018, est en effet sur le départ.

Le précédent de la France

Dès le début du mois de mai, Africa Intelligence avait révélé que Paris avait suspendu son aide budgétaire à la RCA pour les années 2020 et 2021, ainsi que sa coopération militaire. Cette décision, relayée par plusieurs journaux français début juin, est intervenue après la multiplication ces derniers mois de campagnes visant la France, orchestrées par plusieurs proches de Touadéra. Paris y voit l’ombre de Moscou.

Dans ce contexte, le président centrafricain a tenté, à la faveur du dernier remaniement, un – très – léger « rééquilibrage ». Il s’est séparé de son premier ministre Firmin Ngrebada, présenté comme le principal soutien de la Russie dans le pays. Son successeur à la primature, Henri-Marie Dondra, dit « HMD », a reçu l’ambassadeur de France à Bangui fin juin et lui a assuré son souhait de « coopérer davantage avec Paris ».

La Lettre du Continent

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