Centrafrique : Barakat Amjid Musbah Saeid expulsé pour avoir refusé un crédit de 300 millions de Fcfa au criminel Zokoué Bienvenu

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Par un ordre de reconduite à la frontière dûment signé par le contrôleur général de la police, un certain Bienvenu Zokoué, en sa qualité de directeur général de la police centrafricaine, en date du 26 avril 2023, M. Barakat Amjid Musbah Saeid, âgé de 40 ans, de nationalité libyenne, est prié de quitter le territoire national, pour « moralité douteuse et activités subversives », dans un délai de 72 heures après la notification de cette décision. Dans notre article intitulé : « Centrafrique :  expulsion de M. Barakat Amjid Musbah Saeid par un bandit de grand chemin dénommé Bienvenu Zokoué », publié le 9 mai 2023, non seulement nous nous sommes évertués à démontrer le caractère manifestement illégal, arbitraire et injuste de cet acte dont l’auteur a usurpé les attributions constitutionnelles, légales et règlementaires du ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité publique, mais surtout nous nous sommes interrogés sur les raisons de ce détournement si forcé de pouvoirs dont a fait montre le directeur général de la police nationale, un certain Bienvenu Zokoué.

Moins de vingt quatre heures plus tard, la rédaction du journal en ligne « Letsunami.net » dont l’accès au site en Centrafrique est pourtant interdit par le ministre des postes et télécommunications Justin Gourna – Zacko par un arrêté daté du 16 février 2021, a enregistré plusieurs témoignages émanant de multiples sources sur ce dossier. De l’analyse de toutes ces révélations, il est ressorti tout simplement que c’est suite à un refus catégorique de M. Barakat Amjid Musbah Saeid, de nationalité libyenne et assumant les fonctions de directeur général adjoint à la BSIC à Bangui, de déférer favorablement à une demande d’un crédit d’un montant de 300 millions de Fcfa régulièrement formulée par le client Bienvenu Zokoué que Sieur Bienvenu Zokoué a décidé de faire usage de ses attributions de directeur général de la police, violant allègrement au passage la loi en se substituant à son ministre, pour exiger son expulsion non pas par un arrêté, mais plutôt par un OQTC.

Selon les informations reçues, le client Bienvenu Zokoué aurait, au moment où nous mettons sous presse, à son actif sur son compte ouvert dans les livres – journaux de la BSIC un solde débiteur d’un montant de 11 millions de Fcfa. Pour ce faire, le fonctionnaire de la BSIC lui a demandé de commencer par créditer son compte du montant dû susmentionné et de soutenir sa demande d’octroi de 300 millions de Fcfa pour les travaux de finition de son « immeuble » par la mise à la disposition de la banque d’un gage ou d’une garantie, comme il est de coutume, car les banques ne se contentent pas de prêter l’argent qu’elles ont reçu en dépôt. En réalité, elles créent la monnaie ex nihilo, à la demande des entreprises et des ménages qui sollicitent des crédits. L’opération permet d’avancer les fonds nécessaires à la création future de richesse (production des entreprises) ou de revenus (les salaires à venir des ménages). D’où ces conditions à remplir.

Fort malheureusement, au lieu de prendre toutes les précautions matérielles et financières pour satisfaire aux conditionnalités requises, M. Bienvenu Zokoué a préféré se faire justice lui – même. Ce faisant, il jette une boue puante au visage du corps de la police qu’il représente et dont il a la charge d’honorer. Comme nous l’avons souligné hier dans notre article sur ce dossier, la police fait partie des administrations dites de service public d’ordre et de régulation, au même titre que la gendarmerie nationale, la justice et l’armée.  Elle a donc une mission régalienne, irremplaçable dans le dispositif organisationnel de notre nation comme du reste, c’est  le cas partout dans le monde. Dans ses missions traditionnelles, elle est chargée de la protection des personnes et des biens, du maintien de l’ordre public, de la constatation des infractions aux lois pénales, de l’assistance aux autorités administratives et diplomatiques, de la gestion de la mobilité urbaine et de tant d’autres activités.

Si chaque citoyen peut, en principe, vaquer normalement à ses occupations de jour comme de nuit, il va de soit qu’il le doit en partie à la présence de nos administrations d’ordre et de service public. Cependant, comme dans tout grand corps de l’État, une institution comme la police est composée d’un effectif assez important, caractérisé par l’hétérogénéité de ses agents, tant au niveau des cursus de formation, des origines, de l’éducation de  base, des conditions de travail, de l’allocation des moyens mis à la disposition des différents services, que d’autres aspects liés à l’exécution de leurs activités à feu continu. Cette absence d’homogénéité qui caractérise les forces de sécurité publique trouve également son prolongement dans les comportements individuels des différents agents qui les composent.

C’est ainsi que, comme dans tous les corps, il y des agents à la conduite irréprochable, dotés d’un sens élevé du professionnalisme, de l’éthique et de la déontologie. Il y a en a, naturellement, qui sont moins soucieux de ces valeurs et d’autres, malheureusement, à l’exemple de Bienvenu Zokoué, dont les comportements sont totalement en porte-à-faux avec les exigences de leur fonction. Partant de ce constat, il serait grave de considérer de façon péremptoire, qu’à chaque fois qu’il y a dérives de la part de certains agents, qu’il faille les généraliser, faire le procès de tout un corps et le vouer aux gémonies. Cette sentence expéditive pourrait être injuste, frustrant, voire démoralisant pour tous ceux qui sont en conformité avec les exigences et contraintes de leur métier, quelquefois même au péril de leur vie. Ceux-là, sont eux-mêmes, bien loin de cautionner les pratiques de leurs collègues qui empruntent des chemins tortueux. Ils font preuve de professionnalisme, de rigueur et de discipline dans leurs comportements de jour, comme de nuit. Ils sont, de bien loin, majoritaires dans les rangs de nos  forces de sécurité.

Qui pourrait  imaginer, un seul instant, les conséquences catastrophiques découlant d’une démobilisation, d’une démotivation, voire d’une inaction de nos forces de sécurité, face au péril d’une délinquance aux formes multiples qui ne fait que croître de jour en jour ? Les citoyens que nous sommes, en seraient les premières vraies victimes, alors que les criminels  toutes catégories confondues, en profiteraient  pour terroriser, voler, violer, piller, perpétrer des meurtres et piétiner toutes les lois de la nation. Évitons dès lors, de tuer le mythe de ce prestigieux corps. Accompagnons plutôt sa haute hiérarchie,  pour identifier et dénoncer les agents déviants, dont nombreux,  s’ils sont reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés, doivent faire l’objet de sanctions qui peuvent aller jusqu’à la radiation.

Que l’on s’entende bien : Aucune cause ne saurait justifier l’usage de la violence sur, ne serait – ce qu’un seul citoyen, à fortiori, tout acte pouvant entraîner mort d’hommes, mutilations et surtout toute forme d’humiliations dans les commissariats de police, où tout autre lieu où les éléments des forces de l’ordre sont appelés à intervenir. Sur ce, M. Bienvenu Zokoué dont les dossiers sont connus de tous à la Minusca, l’Onu, l’Ue, à Genève et à la CPI, est un véritable poison dans le fruit. Il doit en être extrait avant qu’il ne soit trop tard. Car, en sa qualité de directeur général, combien gagne – t – il par mois pour prétendre solliciter un crédit de 300 millions de Fcfa pour la construction d’un immeuble ? N’aurait – il pas, en dehors de son salaire, d’autres sources de revenus ? N’userait – il pas régulièrement de ses prérogatives de puissance publique pour menacer et extorquer de l’argent à des commerçants et des gens plus ou moins fortunés ?

Affaire à suivre…..

La rédaction

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