
Bamako doit, au plus vite, rassurer
En fait, on ne le sait que trop. Jugées à tort ou à raison d’être proches des rebelles, les populations touarègues craignent d’être victimes de représailles si elles retournent à Kidal. Tout porte à croire qu’il existe un climat de méfiance entre les différentes parties. Mais jusqu’à quand cela va-t-il perdurer ? Bien malin qui saurait le dire. De toute évidence, il appartiendra aux autorités maliennes de donner des gages de sécurité à ces populations qui ont pris la poudre d’escampette et auxquelles Bamako demande de rentrer. En tout état de cause, leur retour pourrait davantage mettre en relief la victoire de Bamako sur les rebelles, ce qui ne ferait pas l’affaire de certains d’entre eux qui nourrissent toujours des désirs de vengeance, à tout le moins de reconquête de leur territoire. Beaucoup de combattants le disent d’ailleurs : ils n’ont fait qu’opérer un repli stratégique. On le sait, les FAMa sont rentrées à Kidal ville, pratiquement la fleur au fusil. Les anciens maîtres des lieux ont préféré prendre la clé des champs, évitant l’affrontement. En tout cas, au risque de voir les populations civiles déplacées ou exilées, aller gonfler les rangs de ces rebelles fuyards, Bamako doit, au plus vite, rassurer. D’autant que les rebelles continuent de dénoncer des exactions de la partie malienne, et de son partenaire Wagner, tout en interpellant les organisations de défense des droits humains.
Saïbou SACKO