
Mamady Doumbouya ferait mieux de mettre de l’eau dans son vin
On se rappelle, en effet, que quelques mois seulement après sa prise du pouvoir dans les conditions que l’on sait, Doumbouya n’avait pas hésité à dissoudre le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), du nom de cette plateforme qui regroupe à la fois des partis politiques, des syndicats et des Organisations de la société (OSC), qui a croisé le fer sous le magistère d’Alpha Condé qui, après ses deux mandats constitutionnels, s’était refusé de faire valoir ses droits à la retraite. Et ce n’est pas tout. Car, allergique à la contestation, Doumbouya a multiplié les dérives autocratiques en procédant à de graves atteintes aux libertés individuelles et collectives. En effet, non seulement, il a interdit et ce, jusqu’à nouvel ordre, les manifestations sur la voie publique, mais aussi il embastille toute voix discordante au point que certains opposants, prenant toute la mesure de la situation, ont pris le chemin de l’exil. En fait, si, avec ses méthodes spartiates, Doumbouya pense pouvoir mener à la baguette les Guinéens, il se trompe énormément. Et l’appel à la grève générale illimitée que lance le mouvement syndical guinéen en est la preuve. En tout cas, s’il ne veut pas subir le même sort que certains de ses prédécesseurs en l’occurrence de Moussa Dadis Camara et Alpha Condé, Mamady Doumbouya ferait mieux de mettre de l’eau dans son vin en travaillant à décrisper de l’atmosphère sociopolitique dans son pays. Et cela passe nécessairement par l’ouverture d’un dialogue national inclusif avec toutes les forces vives de la Guinée à l’effet d’aplanir les divergences de vues. Il y va de l’intérêt du localaire du palais Sékoutoureya qui doit garder constamment à l’esprit l’adage qui dit que « le plus fort n’est assez fort pour l’être éternellement ».
Boundi OUOBA