
Chacune des deux parties a sa part de chemin à faire dans la normalisation des relations entre les deux pays
Car, a-t-il soutenu lors de cette assemblée générale de l’ONU et en réponse à son homologue congolais, « le jeu des reproches ne résout pas les problèmes ». Bien que cette 77e assemblée générale de l’ONU ait révélé au grand jour l’opposition entre Kinshasa et Kigali sur l’origine de l’instabilité dans l’Est du Congo, une lueur d’espoir de résolution du contentieux entre les deux capitales par le dialogue, a été constatée dans le même temps. Et cela, grâce à l’entremise du président français, Emmanuel Macron. En effet, à l’initiative de ce dernier, Tshisékédi et Kagamé se sont réunis autour du grand chef des blancs, entendez Emmanuel Macron. Et l’espoir est permis. Car, selon un communiqué de l’Elysée, les deux hommes sont convenus d’agir de concert pour obtenir au plus vite l’application des dispositions du processus de Luanda, le retrait du M23 et le cantonnement de ses combattants hors de la zone de Bunagana. Mais une chose est que les deux parties conviennent d’agir de concert pour obtenir le retrait du M23 et le cantonnement de ses combattants, une autre est de traduire tout cela dans les actes. En tout cas, on attend maintenant les actes. C’est tout le mal que l’on puisse souhaiter au Congo en général et aux populations meurtries de sa partie Est en particulier. Et sans forcément prêcher pour la chapelle de Tshisekedi ni pour celle de Kagamé, l’on peut se permettre de dire que Kigali a plus d’efforts à faire pour pacifier l’Est du Congo que Kinshasa. En effet, après que Mobutu a été chassé du pouvoir en 1997 par Laurent Désiré Kabila, cette partie du Congo est pratiquement sous contrôle de Kigali. Et ce sont les Tutsis congolais d’origine rwandaise qui servent de cheval de Troie à l’homme mince de Kigali pour semer la chienlit dans l’Est du Congo. A sa décharge, l’on peut évoquer le fait que le Congo abrite sur son sol, depuis le génocide, des groupes armés rwandais opposés au régime de Kagamé. De ce point de vue, l’on peut dire que chacune des deux parties a sa part de chemin à faire dans la normalisation des relations entre les deux pays. Et un signe fort dans ce sens est la rencontre entre les deux Premières dames des deux pays, à l’occasion de cette 77e assemblée générale de l’ONU. Et l’ambiance était bon enfant entre les deux. Un signal positif qui donne des motifs d’espoir aux termes de l’adage selon lequel « ce que les tresses de femme décident la nuit, la barbe l’exécute le jour».
Pousdem Pickou