
Le présent Manuel est un instrument de lutte démocratique, conçu par des Centrafricains, pour servir ici et inspirer ailleurs, la présente génération comme les générations futures.
Manifeste de la Résistance
Manuel du Résistant Centrafricain
Janvier 2023
Naissance du CRT
Des citoyens Centrafricains, réunis le 1er novembre 2022, ont décidé de mettre en place une instance nommée « Conseil de Résistance et de Transition – CRT ».
Le communiqué suivant a été publié à l’issue de cette réunion :
Communiqué
Suite au coup d’État constitutionnel perpétré par le Président Faustin Archange TOUADÉRA, la République Centrafricaine se retrouve aujourd’hui dans une impasse politique et institutionnelle. Selon les propres termes des articles 28 et 29 de la Constitution du 30 mars 2016, notre pays est désormais gouverné par des autorités illégitimes, qui ont déclaré la guerre au Peuple Centrafricain. Centrafricaines et Centrafricains, notre droit ultime et notre devoir constitutionnel sacré sont, dans ces circonstances, de nous organiser pour faire échec à ce pouvoir dorénavant illégitime, inconstitutionnel et antirépublicain.
En conséquence de quoi, à compter de ce jour, il est institué un Conseil de Résistance et de Transition en République Centrafricaine.
Ce Conseil se veut inclusif. Un appel est par conséquent lancé à tout citoyen centrafricain et aux forces vives centrafricaines quels qu’ils soient et où qu’ils se trouvent pour qu’ils rejoignent la dynamique.
Le Conseil a pour mission d’organiser la résistance, de représenter les Centrafricains et la République Centrafricaine, et de préparer l’après TOUADERA.
Fait le 1er novembre 2022
Pour le Conseil de Résistance et de Transition
Pr Jean–François AKANDJI–KOMBÉ
Président
Qu’est–ce que le CRT ?
Une institution issue de la Constitution du 30 mars 2016
Les bases constitutionnelles du CRT sont les articles 28 et 29 de la Constitution, ainsi
libellés : – ART. 28 « L’usurpation de la souveraineté par coup d’État, rébellion, mutinerie ou tout autre procédé non démocratique constitue un crime imprescriptible contre le peuple
centrafricain. Toute personne ou tout État tiers qui accomplit de tels actes aura
déclaré la guerre au peuple centrafricain ».
– ART. 29 « …Dans ces circonstances, tout citoyen ou groupe de citoyens a le droit et le
devoir de s’organiser d’une manière pacifique, pour faire échec à l’autorité illégitime ».
Une organisation de citoyens
Le CRT a vocation à rassembler les Centrafricains en leur qualité de citoyens, car le droit et le devoir de résistance consacrés par l’article 29 de la Constitution sont le droit et le devoir de « tout citoyen et groupe de citoyen ».
Une organisation inclusive
Le CRT accueille toute personne sans autre considération que celle d’être citoyen
centrafricain.
Une organisation de résistance
Le CRT incarne la réaction dictée par la Constitution lorsque survient dans le pays
ce qui a été perpétré par le pouvoir de M. Touadéra, à savoir un coup d’État constitutionnel. Cette réaction doit, selon l’article 29, viser à « faire échec à l’autorité illégitime ». La résistance a donc pour but de destituer les autorités illégitimes et de restaurer l’ordre constitutionnel.
Une organisation qui prépare l’avenir
Le changement qu’implique la restauration de l’ordre constitutionnel doit être préparé.
C’est une tâche que s’est donné le CRT dans sa dimension « Conseil de transition ». Il s’agit de réunir les compétences centrafricaines pour préparer les éléments d’une feuille de route du futur Gouvernement de Transition.
Ce que n’est pas le CRT
Le CRT n’est pas une plateforme ordinaire d’organisations – La République Centrafricaine a connu bien des regroupements de forces vives sous la forme de plateformes fédératives. Le CRT est une organisation d’une autre nature, générée par un évènement exceptionnellement grave : la rupture de l’ordre constitutionnel qui s’analyse en une « déclaration de guerre au Peuple Centrafricain ». La sauvegarde des citoyens face à un tel régime implique une organisation selon des principes différents, uniques et exceptionnels.
Le CRT n’est pas une rébellion armée
Le CRT considère qu’en rendant son pouvoir illégitime, Monsieur Touadéra a grandement contribué à la légitimation des groupes armés. Le CRT n’est pas pour autant un groupe armé. Il répond strictement aux prescriptions de l’article 29 de la Constitution, lequel demande aux citoyens de s’organiser pacifiquement pour faire échec à l’autorité illégitime.
Le CRT n’est pas un organe d’insurrection
L’insurrection est une révolte populaire ou un soulèvement de citoyens pour renverser un pouvoir établi et légitime. En RCA et depuis le coup d’État constitutionnel, le pouvoir de Monsieur Touadéra est illégitime selon la Constitution elle–même. La résistance conduite par le CRT est donc foncièrement différente d’une insurrection.
Pourquoi le CRT ? (I)
Pour s’opposer au coup d’État constitutionnel
La Résistance centrafricaine est la conséquence directe du coup d’État constitutionnel perpétré par M. Touadéra, dont les éléments essentiels sont les suivants :
Ce que prévoit la Constitution
La Constitution du 30 mars 2016 limite strictement, en son article 35, le mandat présidentiel à cinq (5) ans et le nombre de mandats à deux (2) en interdisant par ailleurs, en son article 152, la révision des dispositions relatives au mandat. Ces dispositions sont renforcées par le serment du Président de la République (art. 38 de la Constitution), par lequel celui–ci s’engage à « ne jamais réviser la durée et le nombre de (son) mandat ». Monsieur Touadéra a prononcé ce serment par deux fois, en 2016 et en 2021.
Le coup d’État constitutionnel
Fermement décidé cependant à rester au pouvoir après l’épuisement de ses deux mandats, Monsieur Touadéra, Président de la République, a entrepris de changer la Constitution. Il a pris à cet effet des décrets mettant en place un comité de rédaction d’une nouvelle Constitution.
Saisie de ces décrets par le BRDC et le G–16, la Cour constitutionnelle a, par décision
du 23 septembre 2022, jugé inconstitutionnel le processus d’abrogation de la Constitution du 30 mars 2016 et annulé les décrets présidentiels.
Mais, faisant totalement fi de cette décision, M. Touadéra a poursuivi et poursuit encore le processus de rédaction de sa nouvelle Constitution. Parallèlement, après avoir menacé la Présidence de la Cour constitutionnelle de mort, il l’a destitué en violation du principe
constitutionnel de l’inamovibilité des juges constitutionnels, et s’est assuré, par la nomination de nouveaux juges, d’avoir une Cour constitutionnelle aux ordres, prête à
valider la suite de l’opération, ainsi que toutes violations de la Constitution que viendront à commettre les autorités.
Les implications du coup d’État constitutionnel : le CRT
Les articles 28 et 29 sont clairs sur ce point : le coup d’État perpétré s’analyse en
une déclaration de guerre au Peuple centrafricain et a pour conséquence que les autorités qui en sont responsables deviennent illégitimes. Le pouvoir Touadéra est donc dorénavant illégitime au regard de la Constitution elle–même.
Les mêmes articles ordonnent aux citoyens de s’organiser pour résister à ce pouvoir et y mettre un terme (« faire échec »). C’est la raison d’être fondamentale du CRT…
• Le nombre de personnes déplacées dans le pays et de réfugiés continue d’augmenter, pour atteindre 655.000 déplacés et 740.000 réfugiés, soit 1.395.000 personnes en situation d’insécurité (source HCR). Cela représente 28.46% de la population totale.
• « La RCA rejoint la liste des pays qui comptent la plus forte proportion de populations en situation d’insécurité alimentaire aiguë » selon le porte–parole du Programme Alimentaire Mondial (PAM), avec plus de 2,2 millions de personnes, soit la moitié de la population, confrontées à une insécurité alimentaire aiguë élevée.
• En termes d’indice de développement humain le pays a reculé du 159ème au 187ème et avant–dernier rang mondial, avec plus de 70 % de la population vivant en dessous du seuil international de pauvreté (source Banque Mondiale).
• Le pays a reculé en termes d’infrastructures de base, jusque dans la capitale : écoles, université, centres de soins, routes, eau potable, électricité etc.
• Les exactions des groupes armés et mercenaires se poursuivent quotidiennement sur la population civile, sans protection de l’État : viols, rackets, exécutions sommaires, réductions à l’esclavage, etc.
tournante africaine de la grande mafia, du blanchiment d’argent et des réseaux criminels de toutes sortes.
Un dispositif sophistiqué est mis en place pour brader les ressources du pays…… au profit de la clique au pouvoir, à l’instar du dispositif de la crypto–monnaie qui a été conçu pour vendre la nationalité centrafricaine ainsi que les terres et le sous–sol centrafricains. Ce bradage se poursuit malgré que, sur recours du G–16, la Cour constitutionnelle l’a jugé
inconstitutionnel par sa décision du 29 août 2022.
Pour refonder la République et l’État centrafricains, et pour remettre le Centrafricain au centre de toute politique en RCA.
Le CRT a pour mission de mettre fin aux graves dérives décrites plus haut et d’entreprendre la refondation de l’État centrafricain et de la gouvernance de la République Centrafricaine selon les principes exposés ci–après (voir plus loin : « La Transition, qu’est–ce que c’est ? »)
• Un mouvement légal, constitutionnel et légitime – Le CRT est une institution de la Constitution du 30 mars 2016, fondée sur ses articles 28 et 29.
• Un mouvement par principe non armé
Le CRT est une organisation pacifique combattant avec les moyens permis par
la Constitution
• Un mouvement susceptible d’user du droit de légitime défense – Le CRT se
réserve, face à la répression d’État, de recourir à une légitime défense appropriée et proportionnée.
répartition géographique équitable.
Des cellules autonomes sous la seule coordination du CRT : La Direction du CRT est responsable de la coordination des actions des différentes cellules. Les mesures nécessaires sont prises à cette fin.
La Résistance, qu’est–ce que c’est ? (II)
• Boycott des cérémonies organisées par les autorités illégitimes ;
• Désobéissance civile : refus d’obéir aux ordres des autorités illégitimes ;
• Opposition aux arrestations arbitraires et autres mesures de répression ;
• Protestations verbales et par tout moyen d’expression : écrits, dessins, affiches, vidéos, audio parlée, audio musicale, etc. (liberté d’expression) ;
• Opérations ville morte ;
• Concerts de casseroles ;
• Manifestations et rassemblements pacifiques ;
• Etc. (tout autre moyen jugé utile et pertinent par la cellule CRT concernée).
Action pacifique variée : illustrations
• Les autorités en place – illégitimes – organisent des festivités, lancent une convocation de la population, appellent à une manifestation, même rémunérée, etc : je ne m’y rends pas et je ne participe pas.
• Les autorités en place – illégitimes – demandent une contribution financière supplémentaire de la population : je refuse de la verser.
• Je suis procureur, juge, officier de police judiciaire : je refuse d’exécuter les ordres d’arrestation, de détention et de condamnation arbitraires ; je refuse de rendre des jugements sur ordre et/ou sur corruption ; j’agis strictement selon la loi et j’applique strictement la loi.
• Je suis membre des forces de défense et de sécurité (élément des FACA, gendarme, policier, élément de la garde présidentielle) : je refuse d’oobéir à l’ordre de réprimer la population, et je me range du côté de la population pour la protéger.
• J’assiste à une tentative d’arrestation arbitraire dans mon quartier, dans mon village : je fais appel aux autres habitants de mon quartier ou de mon village et nous nous opposons à
l’arrestation.
Les 5 commandements du Résistant
I. DÉSOBÉISSANCE – « Tu n’obéiras point aux convocations, ordres et injonctions de l’autorité illégitime.
II. SOLIDARITÉ–PROTECTION – « Tu porteras assistance à ton compatriote poursuivi ou arrêté par la milice « Les Requins » ou par toute autre force des brigades du mal de Touadéra et des siens. Tu feras de même face aux forces de sécurité régulières qui exécutent un ordre d’arrestation provenant des autorités illégitimes ».
III. RESPONSABILITÉ – « Tu ne détruiras point, ni ne pilleras les biens publics (bâtiments, véhicules, mobilier, etc.), car ils sont notre propriété en tant que centrafricains et ils le redeviendront effectivement avec la Transition. De même tu ne détruiras point, ni ne pilleras les biens mal acquis des dignitaires du régime Touadéra et de leurs
familles, car la Transition en fera des biens publics au service de la population ».
IV. INTÉGRITÉ – « Tu ne trahiras point un Résistant ou la Résistance et tu n’importeras point au sein de la Résistance les pratiques de vol, de corruption, de clanisne, de tribalisme et d’affairisme du régime Touadéra ».
V. SOLIDARITÉ–FRATERNITÉ–TOLÉRANCE – « Les Résistants s’apporteront mutuellement secours, dans la fraternité et la tolérance ».
Ce que n’est pas le CRT dans sa dimension Transition…
gouvernance.
• Le CRT n’est ni Gouvernement en exil ni Gouvernement de transition – La résistance étant l’apanage de tout Centrafricain, a été rejetée aussi toute formule, telle celle de « Gouvernement en exil », excluant les Centrafricains de l’intérieur. Les autorités illégitimes étant par ailleurs toujours en place, la formule « Gouvernement de Transition », qui
donnerait l’illusion d’être aux affaires et donc en mesure d’impulser d’ores et déjà le changement, a été elle aussi écartée.
• Le CRT dans sa dimension Transition est une réunion de compétences centrafricaines pour définir les éléments d’une feuille de route de la transition – Les Départements thématiques du CRT réunissent les Centrafricains qui le souhaitent et qui disposent de compétences particulières dans les matières considérées, avec pour mission d’identifier les actions
souhaitables et de définir leurs conditions de mise en œuvre
• Les travaux de Départements thématiques déclinent une vision du Centrafrique de demain, autour notamment des principes suivants – Le Centrafricain au centre des politiques publiques ; Le développement inclusif des territoires et l’égalité de traitement
entre les Régions centrafricaines ; Le développement et la valorisation des ressources humaines centrafricaines ; La gestion rationnelle et la sauvegarde des ressources naturelles en prenant en compte les générations futures ; L’autosuffisance alimentaire et la
valorisation de la terre ; Le travail pour tous et le soutien à l’initiative privée ; La
répartition équitable de la richesse nationale ; Une diplomatie de paix et de concorde…
Le Secrétariat Général : contact@crt236.net
La Présidence : presidence@crt236.net
À noter que tout Résistant qui adhère s’engage à créer une Cellule de Résistance
s’il n’est pas déjà membre d’une telle cellule
Pour créer une « Cellule Résistance » : Pour créer une Cellule Résistance il suffit de le décider à plusieurs. Une fois la Cellule créée, écrire à la Direction du CRT à l’une des adresses ci–dessus. La Direction du CRT vous indiquera la marche à suivre pour la suite.
Pour les propositions de partenariat, écrire à la direction du CRT à l’une des
adresses mail ci–dessus.
N’hésitez pas à adresser au CRT toute information en lien avec la Résistance et la
République Centrafricaine. Pour ce faire, écrire à l’une des adresses mail ci–dessus.